L’Algérie n’autorisera aucune participation de ses troupes armées à des opérations militaires en dehors de ses frontières, a réaffirmé à Charm El-Cheikh, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. «Nous prenons acte de la proposition soumise par le président Abdelfettah Al-Sissi concernant de telles initiatives au service de l’action arabe commune et de la sécurité dans les pays arabes, de même que nous estimons nécessaire de tirer les bons enseignements à partir des précédentes expériences», a indiqué Lamamra à la presse en réponse à une question sur la position de l’Algérie quant à la création d’une force arabe commune. Le chef de la diplomatie algérienne, qui intervenait à l’issue de son entretien avec son homologue omanais, Youssef Ben Aloui en marge de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, a évoqué «l’expérience africaine avérée qui pourrait servir de référence dans tout examen des fondements et de la sécurité collective». «J’estime, de prime abord, que tous les maillons de ce système doivent s’enchaîner de manière solide et cohérente. Pour ce faire, il convient de focaliser sur la sécurité et la stabilité dans chacun des pays arabes», a-t-il poursuivi. «Des mesures préventives doivent également être prises dans chaque pays à part afin de pouvoir construire en son sein une société tolérante et complémentaire où règne justice sociale et bonne gouvernance», a ajouté Lamamra. «Si ces éléments venaient à manquer et dans le cas où les moyens susceptibles de permettre l’aboutissement à une solution feraient défaut, nous devrions penser à exploiter au mieux les moyens prévus par les chartes de la Ligue arabe et de l’ONU, tels le déploiement des forces de maintien de l’ordre. Les pays dont les Constitutions permettent de telles actions, sont en mesure d’agir dans ce cadre», a-t-il poursuivi. «L’Algérie n’autorisera aucune participation de ses troupes armées à des opérations militaires en dehors de ses frontières, mais pourrait toutefois apporter un soutien en logistique au-delà de ses frontières sans pour autant impliquer ses troupes armées», a conclu le ministre dont la réponse intervient au moment où l’Arabie saoudite conduit une coalition armée au Yémen, sans l’aval des Nations unies et de la Ligue arabe. L’Algérie ne prend évidemment pas part à cette offensive qui vise à affaiblir les positions d’un belligérant au détriment d’un autre et qui risque de renforcer davantage les positions de Daech, le mouvement terroriste créé par les services secrets américains dans le cadre de la nouvelle «carte géographique» programmée par Washington dans la région.
L’Arabie saoudite a mobilisé une bonne partie des pays arabes pour lancer des opérations militaires massives contre le mouvement houthi qui est en passe de prendre la totalité du pouvoir au Yémen. En plus d’avoir agi sans l’aval de tous les membres de la Ligue arabe (à l’exemple de l’Algérie), cette coalition commet un précédent grave : celui de s’attaquer militairement à un pays «frère», en violation de l’esprit même qui fonde l’action arabe commune. Sous prétexte de rétablir la «légitimité» de l’ex-Président prétendument renversé par les rebelles d’Ançar Allah, la coalition arabe vole en réalité au secours d’Al-Qaïda et son succédanée Daech, sérieusement mis à mal dans ce pays. On veut faire oublier aujourd’hui que le président Hadi lui-même était issu d’un coup d’État fomenté par l’Arabie saoudite et les États-Unis, et que le terrorisme s’est bien développé au Yémen sous le règne du nouveau régime. Les dirigeants de cette coalition prétendent «libérer» le peuple yéménite du «joug des rebelles», alors on se demande pourquoi ils n’ont pas réagi à l’offensive des «rebelles» .On se demande aussi pourquoi la Nation arabe n’a jamais fait montre de tant de détermination pour liberer Al Qods ou à la détresse des peuples sahraoui et palestinien qui ploient sous le joug du colonialisme marocain et israélien depuis des lustres ? Le plus grave et que l’armée marocaine coloniale d ‘occupation au Sahara occidental, joue les «libérateurs» au Yémen , alors que le Makhzen s’en sert pour en retirer appuis et soutiens financiers et diplomatiques auprès de Ryad et de Washington où il s’appuie sur le lobby sioniste .
Mokhtar Bendib