Le Président turc débute ce dimanche, une visite officielle à Alger, première étape de sa tournée en Afrique qui le conduira au Sénegal et en Gambie. Outre les questions bilatérales et les nombreux dossiers d’une coopération en expansion entre les deux pays , qui pourrait voir la mise en place d’un Haut conseil de coopération stratégique algéro-turc, la crise libyenne et ses développements après la conférence de Berlin, seront largement abordés lors des entretiens.
La visite officielle du Président turc à Alger, ajoutée en toute dernière minute à son périple africain , alors que l’escale de Rabat ayant été annulée , le Maroc faisant une crise d’urticaire depuis la relance de la diplomatie algerienne, marquera sans nul doute un renouveau des relations entre l’Algérie et la Turquie. D’autant que le président Recep Tayyip Erdogan, qui s’est entretenu à Berlin avec son homologue algérien, répond à une invitation de moins de trois semaines , transmise a son chef de la diplomatie Mevlüt Çavuşoğlu et sera le premier chef d’État à se rendre à Alger, depuis la prise de fonction du président Tebboune. Selon une source diplomatique, en dehors du dossier libyen où la Turquie est fortement impliquée, les entretiens algéro-turcs porteront sur les relations bilatérales et sur les perspectives de leur développement. En effet plusieurs centaines de sociétés turques s’activent dans notre pays , notamment dans la construction, les services et le commerce. En février 2018, lors de la dernière visite de Recep Tayyip Erdogan à Alger, les deux pays avaient signé des accords de partenariat et de coopération ainsi que des mémorandums d’entente dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture, du tourisme, de l’enseignement supérieur, de la culture et de la diplomatie. Pour réactiver les dossiers en suspens il est envisagé de créer une haute instance qui aura pour mission de mettre en place et de gérer un «partenariat d’exception». Cette instance – le Haut conseil de coopération-stratégique permettra de renforcer les relations bilatérales dans tous les domaines.
La crise libyenne et ses derniers développements sera l’autre volet qui sera examiné lors de cette visite, d’autant que, partenaire stratégique du GNA de Fayez el-Sarraj, Ankara menace d’intervenir militairement en Libye pour contrer l’offensive du maréchal Khalifa Haftar. Les autorités algériennes, rejettent l’idée de toute intervention étrangère en Libye et l’ont fait savoir lors de la conférence de Berlin ainsi que lors de la reunion ministérielle des pays voisins de la Lybie , qui s’est tenue jeudi à Alger. Une reunion qui a regroupé : Tunisie, Égypte, Tchad, Mali, Soudan, Niger et Algérie et qui ont fermement rejeté «toute ingérence étrangère» en Libye. La Turquie devrait plutôt aider au lancement du processus de dialogue inclusif pour la résolution «pacifique et politique» de la crise libyenne, qu’ Alger est disposée à abriter
Mokhtar Bendib