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Violences à l’égard des femmes : Louisa Hanoune contre le pardon

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Une conférence de presse a été organisée hier par Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs suite à la commémoration du 8-Mars, Journée internationale de la femme, pour débattre de la protection des droits de la femme algérienne dans la société. Concernant la violence faite aux femmes par les époux dans le milieu conjugal, elle n’a pas hésité à fustiger la politique au sein du Parlement des islamistes qui se cachent derrière la religion pour mettre en exergue leur idéologie obscurantiste allant à l’encontre des droits de la femme dans la société en particulier sa liberté dans le milieu du travail où elle est le plus souvent harcelée par sa hiérarchie. À cet effet, la secrétaire générale du Parti a annoncé qu’une réunion de son bureau politique se tiendra le vendredi 13 mars 2015 pour débattre à nouveau sur le sujet de cette journée commémorative et prendre la décision qui s’impose. D’autre part, elle a déclaré que la journée du 8-Mars n’a rien à voir avec le combat des femmes pour revendiquer leurs droits. Selon elle, la femme doit lutter intensivement contre la soumission et l’asservissement sous toutes ses formes dans le milieu conjugal et professionnel. Louisa Hanoune, a beaucoup insisté sur le fait que la femme doit retrouver sa liberté à travers la promulgation de lois égalitaires. La secrétaire générale du Parti a affirmé, que dans notre pays, la politique est claire, la religion reste donc une affaire privée. À ce sujet, elle a déclaré ouvertement qu’il faut séparer politique et religion. Selon elle, la femme n’est pas en sécurité et se trouve très vulnérable dans sa vie sociale. Les femmes doivent aussi faire partie du syndicat des différentes entreprises pour défendre les droits des travailleuses et des travailleurs. Elle a évoqué le rôle primordial que joue la femme dans la société. D’autre part, elle a affirmé que la femme algérienne occupe des fonctions importantes et joue un rôle très actif dans les institutions de l’Etat et, beaucoup d’entre elles, sont enrôlées dans l’Armée, dans les différents services de la Police, de la Gendarmerie nationale, des Douanes et contribuent efficacement à la lutte contre les fléaux qui minent la société algérienne. Aussi, elles sont présentes dans d’autres secteurs où elles jouent un rôle très actif comme l’enseignement, la santé, les finances pour contribuer au développement économique, social et culturel du pays. En outre, elle a affirmé que beaucoup de femmes diplômées de l’université peinent à trouver un emploi surtout dans le secteur privé où elles sont sujettes aux discriminations. Selon elle, d’autres femmes sont malheureusement privées de travail, le plus souvent victimes de l’obscurantisme de leurs époux ou de certains membres de leurs familles qui s’opposent à leur intégration dans la vie professionnelle. Aussi, pour permettre à des femmes de revendiquer leurs droits, Louisa Hanoune a proposé qu’il y ait des assistantes judicaires pour répondre à leurs doléances et pouvoir conseiller celles qui ignorent leurs droits fondamentaux. Selon Louisa Hanoune, on criminalise la violence conjugale dans la législation algérienne et on prend en compte le harcèlement dans les lieux publiques. Donc, dans un sens, il s’agit d’une avancée mais avec deux points négatifs. Le premier est la consécration du pardon dans cette loi alors qu’on sait que les victimes sont vulnérables. Si elles subissent un harcèlement pour pardonner à leur agresseur, elles finissent par le faire. Et le plus grand problème posé par ce « pardon» est le fait que l’action publique doit s’étendre. D’après elle, le pardon systématique de la femme annule donc toutes les dispositions de la loi. Le deuxième point est le fait que ces modifications soient passées dans le cadre du Code pénal et non dans le cadre du code de procédures pénales. Quand on consacre l’extinction de toutes les poursuites judiciaires si la victime pardonne à son époux, cela veut dire que nous n’avons pas une volonté politique réelle d’éradiquer ce phénomène. Ce principe, par exemple, doit absolument être supprimé. Car, il ne faut pas oublier que la femme reste soumise à une pression sociale et morale pour retirer sa plainte contre son époux. Par conséquent, il a été amèrement constaté que seulement une minorité de femmes se présentent devant la justice pour déposer plainte contre leurs maris ou leurs agresseurs et, dans la plupart des cas, par peur de représailles. Dans ce contexte, l’État doit donc protéger la femme de l’agressivité de la société.
Lazreg Aounallah

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