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VASTE OPÉRATION DE RÉCUPÉRATION DES PEAUX DE MOUTONS : Une richesse enfin exploitée 

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Durant plusieurs années, l’Algérie a gaspillé des quantités considérables de peaux de mouton, faisant abstraction de tous les bénéfices qu’elle pouvait en tirer, une matière première très rentable, même à l’étranger, outre les bienfaits de la collecte de ces peaux sur l’environnement.
Cette année, les wilayas du pays ont enregistré un pourcentage plus important en matière de collecte de peaux que lors des précédentes campagnes, grâce notamment à l’implication des autorités locales, dans un nouveau processus de sensibilisation et une meilleure coordination entre les acteurs concernés. À la veille du sacrifice, des points de collecte ont été fixés pour les différentes communes des différentes wilayas.
Des listes complètes et détaillées des sites et points de collecte des peaux ont été par la suite publiées sur les comptes officiels des wilayas et sur les réseaux sociaux, facilitant ainsi l’opération de récupération. À noter que des bennes réservées à cet effet ont été installées au niveau des quartiers relevant desdites communes. Outre ces mesures, des dizaines de vétérinaires ont été mobilisés sur tout le territoire national, pour assurer la surveillance sanitaire des moutons de l’Aïd au niveau des points de vente et des abattoirs agréés aux fins d’abattage, en plus de prendre toutes les mesures de prévention concernant les maladies ovines.

« Promouvoir l’industrie du cuir et ancrer la culture de la récupération »
Certes, ces peaux peuvent être exportées vers des pays méditerranéens comme l’Italie ou le Portugal, considérés comme les deux pays européens les plus importants dans l’industrie du cuir, mais cette action demeure également une opportunité pour les petites entreprises. La sous-directrice du ministère de l’Industrie, Fatma-Zahra Bouguerra, avait affirmé à cet égard que « cette campagne vise à promouvoir les industries nationales du cuir et à ancrer la culture de récupération dans la société, en encourageant les opérateurs à investir dans le domaine ».
« Seulement 1,2 million de peaux récupérées en 2023, sur 4 millions de têtes sacrifiées »
Et rappelant que  « l’an dernier, sur 4 millions de têtes sacrifiées, 1,2 million de peaux ont été récupérées », la responsable déplore cependant que « seuls 20% de ces peaux étaient exploitables ». « D’où l’impératif », selon le président de l’Organisation algérienne de commerce et de l’investissement social (OACIS), Djaber Bensedira, « d’inciter les citoyens à respecter les consignes à suivre lors du dépeçage des moutons pour préserver les peaux », et « travailler davantage pour mieux sensibiliser tous les acteurs sur l’importance de la collecte des peaux d’ovins qui constitue une bouffée d’oxygène pour les entreprises de tannerie ».

« Réduire de 40% la facture d’importation de cette matière première »
Dans ce contexte, il sied de noter que bon nombre d’experts ont souligné l’importance de cette collecte et la nécessité d’optimiser l’utilisation de ces peaux pour développer les industries du cuir dans notre pays, contribuant ainsi à la promotion de la filière de l’industrie du cuir au niveau des tanneries. Et de mettre ainsi en avant le retour économique de cette exploitation, qui fournira de la matière première aux usines de cuir au niveau national, ce qui permettra de fabriquer des produits de qualité et à des prix raisonnables et étudiés. Selon le spécialiste en économie circulaire, Kamel Kheffach, « 50% de la quantité globale de ces peaux collectées peut être recyclée, ce qui permet de réduire de 40% la facture d’importation de cette matière première ou de produits en cuir, et réaliser ainsi un bénéfice estimé à environ 5 millions de dollars ». À méditer…
H. S. A.

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