Plus de 57 ans après l’indépendance, les séquelles coloniales existent toujours, et elles n’en finissent pas de faire parler d’elles. Le spectre des mines antipersonnel implantées dans le sol algérien, par l’armée coloniale de la France durant la Guerre de libération nationale a refait surface au sud de Sidi Bel-Abbès.
Mercredi dernier, un enfant a tragiquement trouvé la mort et un autre adolescent a été blessé suite à l’explosion d’une mine datant de l’époque coloniale, à Ras El Ma, selon les services de la direction locale de la santé et de la population, cités par l’APS.
«La dépouille mortelle de la première victime a été déposée à la morgue de l’hôpital de Ras El-Ma», a fait savoir la même source, ajoutant : « quant à l’enfant blessé, ce dernier est âgé de 11 ans. Il a été admis aux urgences du CHU « Abdelkader Hassani » du chef-lieu de wilaya. Il souffre de graves blessures au niveau des membres inférieurs».
La liste des victimes décédées ou blessées, suite à l’explosion de mines antipersonnel, ne fait ainsi que s’allonger. L’explosion de l’engin mortel a suscité la peur parmi la population locale.
L’an dernier, le président de l’Association algérienne des victimes des mines, Mohamed Djouadi, avait déclaré que « le nombre macabre des victimes des mines antipersonnel recensés de 1956 à 2017, décédées ou handicapées à vie, s’élève à pas moins de 7 500 victimes». Selon le même orateur, « la dernière victime recensée en 2017 était un enfant, décédé, suite à l’explosion, à Bir El-Ater, Tebessa, d’une mine antipersonnel datant aussi de l’époque coloniale».
Quoique l’engagement de l’État à éradiquer les mines antipersonnel n’a pas démérité, dont l’ANP en a fait une mission noble depuis plusieurs années déjà, ou à travers les différentes campagnes menées à cet effet, l’explosion survenue mercredi dernier renseigne que la menace de ces engins est toujours là. D’où la nécessité pour la population de rester vigilante et aux autorités de multiplier les efforts à fin d’en venir à bout.
Mohamed Amrouni
