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Ukraine : Porochenko prête serment

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Petro Porochenko, élu président le 25 mai, a prêté serment samedi matin devant le Parlement ukrainien et a appelé les séparatistes de l’est du pays à poser les armes, ajoutant qu’il garantirait la mise en place d’un corridor pour permettre aux combattants russes de regagner leur pays. «Je jure, de toutes mes forces, de protéger la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine», a dit ce milliardaire de 48 ans, qui a fait fortune dans la confiserie et a servi déjà comme ministre des Affaires étrangères et ministre du Développement économique dans les administrations passées. «Je ne souhaite pas la guerre. Je ne souhaite aucune vengeance. Je veux la paix, je veux que la paix advienne», a-t-il dit dans son discours d’investiture devant la Rada. «Je vous en prie, posez les armes, et je garantis l’immunité à tous ceux qui ne veulent pas avoir du sang sur les mains», a-t-il continué. Il a promis, en outre, aux populations de l’Est de maintenir leurs droits en matière de langue russe et s’est engagé à procéder à une décentralisation qui accordera davantage de prérogatives aux régions. Mais l’Ukraine, a-t-il affirmé, sera un État uni, et il n’y aura aucun fédéralisme. Il a assuré d’autre part, qu’à ses yeux la Crimée, annexée en mars par la Russie à la suite d’un référendum, était et serait toujours ukrainienne.

«La Crimée était, est, et sera ukrainienne,» a dit le nouveau chef de l’État dans son discours, empreint d’émotion, qui a été salué par une standing ovation. Et il a affiché son intention de signer très prochainement le volet économique de l’accord d’association avec l’Union européenne, première étape à ses yeux vers une adhésion pleine et entière, à terme, à l’UE. Kiev a d’ores et déjà signé le volet politique de cet accord d’association avec les Vingt-Huit. Le nouveau chef de l’Etat sait pouvoir compter sur le soutien des puissances occidentales mais cherche encore une stratégie dans le bras de fer qui l’oppose à Vladimir Poutine. Petro Porochenko s’est brièvement entretenu jeudi en Normandie avec le président russe à l’occasion des commémorations du Débarquement allié de 1944, une première entre des dirigeants ukrainien et russe depuis l’annexion de la Crimée par Moscou en mars.

SOUS L’ŒIL DES REVOLUTIONNAIRES
Parrainée par François Hollande et Angela Merkel, la rencontre d’un quart d’heure a permis d’engager un dialogue favorable à la «désescalade» souhaitée par les Occidentaux, ravivant l’espoir d’un cessez-le-feu.
Les forces gouvernementales ukrainiennes ont lancé une offensive contre les séparatistes pro-russes dans l’est du pays, dès le lendemain de l’élection présidentielle du 25 mai. À l’uniforme militaire, Petro Porochenko préfère cependant le costume d’homme providentiel. Il a ainsi promis de rapprocher son pays de l’Union européenne, d’éradiquer la corruption et d’empêcher le démembrement de l’ex-république soviétique. Les électeurs ukrainiens, pourtant vaccinés contre leur classe politique, ont accepté de croire les promesses de ce self-made man devenu milliardaire, doublé d’un ancien ministre chevronné, en lui accordant 55% des voix dès le premier tour de la présidentielle. Le plus dur commence pour le nouveau président ukrainien, non seulement en raison des combats avec les séparatistes pro-russes qui ont transformé certains secteurs de l’est de l’Ukraine en zone de guerre.
Petro Porochenko se sait également sous la surveillance des révolutionnaires de Maïdan qui ont fait chuter en février son prédécesseur, le pro-russe Viktor Ianoukovitch. L’homme ne manque pas d’habileté. Soutien de la révolution «orange» de l’hiver 2004-2005, Petro Porochenko a été l’un des proches collaborateurs du président Viktor Iouchtchenko, occupant les postes de directeur du conseil de défense et de sécurité nationale, et de ministre des Affaires étrangères pendant six mois. Quand Ianoukovitch a été élu président en février 2010, Petro Porochenko a calmement retourné sa veste pour devenir ministre du Développement économique. Un opportunisme que l’oligarque compte bien mettre à profit face aux multiples défis qui l’attendent.

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