Les commentaires vont bon train. Le sujet est dans toutes les bouches et personne n’a de réponse tranchée au problème évoqué par Donald Trump. De quoi s’agit-il ? Samedi dernier, le président américain s’est adressé aux journalistes présents à bord de son avion qui les conduisait de Las Vegas à Miami. Après avoir dit qu’il « regarde toute la bande de Ghaza en ce moment, et c’est un désastre. C’est un véritable désastre… J’aimerais que l’Égypte et la Jordanie accueillent des gens de Ghaza, on parle de 1,5 million de personnes, il faut faire le ménage là-dedans… » a-t-il déclaré à un auditoire surpris par l’idée. Il a poursuivi en précisant que cela pourrait être « temporaire ou à long terme ». Donc rien de précis, ni de décidé. Juste une réflexion lancée comme le pensent beaucoup d’observateurs. Parmi eux la Première ministre italienne Giorgia Meloni, seule dirigeante européenne a avoir été invitée à la cérémonie d’investiture du président américain, qui a déclaré : « je ne pense pas que nous sommes face à un plan défini… Le président Trump dit une chose juste quand il dit que la reconstruction de Ghaza est l’un des principaux défis que nous rencontrons et que pour y réussir il faut une grande implication de la communauté internationale ». Pour elle il s’agit d’un ballon d’essai puisque, dit-elle, « le fait qu’on en parle, même à un niveau informel avec les acteurs régionaux, veut dire, à mon avis, que l’on veut travailler sérieusement sur le sujet de la reconstruction de Ghaza ». Trump n’ignore rien du sujet. Ni de sa charge historique liée au dossier du « droit au retour » revendiqué par les Palestiniens chassés de leur pays en 1948 et qui a fait l’objet d’une résolution (N°3236) adoptée par l’AG de l’ONU le 22 novembre 1974 qui « réaffirme le droit inaliénable des Palestiniens de retourner dans leurs foyers et vers leurs biens, d’où ils ont été déplacés et déracinés, et demande leur retour ». Résolution inappliquée, comme toutes les autres, par l’occupant sioniste. Trump n’ignore rien du refus catégorique tant de la Jordanie que de l’Égypte de recevoir à nouveau des réfugiés palestiniens. Comme il n’ignore pas que les Palestiniens qu’ils soient de Ghaza ou de Cisjordanie, refuseront de quitter leurs terres. Ils savent que l’aller est sans retour. D’ailleurs, Les Ghazaouis s’empressent de retourner massivement au Nord depuis le début du cessez-le-feu. à l’opposé, les plus radicaux des sionistes applaudissent à cette idée. Tandis que Netanyahou garde le silence. Il sait que Trump n’est pas dans les mêmes conditions que lors du premier mandat. Il a capté les signaux d’un président américain sans objectif électoral. Sa proximité avec élon Musk et son salut controversé est aussi à méditer. Plus important encore, Netanyahou n’a pas oublié que Trump avait déclaré, le 26 septembre 2018, en marge de l’AG de l’ONU : « J’aime bien la solution à deux États… Je pense que les deux États vont voir le jour ». Mme Méloni a raison : de son avion, Trump a lancé un ballon de sonde. À suivre… !
Zouhir Mebarki