Les phénomènes de la délinquance et de la criminalité prennent de l’ampleur en Algérie au regard de l’abondance et de la propagation des fléaux sociaux à l’origine de la consommation de la drogue, des stupéfiants et autres effets nuisibles à la santé mentale des jeunes notamment. Il va sans dire que les conséquences sont souvent subies par les catégories sensibles de la société. Des violences multiformes dont les enfants sont victimes. Pour le reste, ce sont les nombreuses affaires liées à l’enlèvement des enfants, pour ne citer là qu’un phénomène en forte recrudescence dans le pays ces dernières années, qui attestent d’une vraie menace sur cette frange de la société. Dans le but justement de freiner, un tant soit peu, cette tendance en hausse, les médias nationaux ont été invités à s’impliquer de leur part dans l’effort commun engagé par les pouvoirs publics. Pour ce faire, et face à une question sensible, le traitement de l’information doit être pris avec des pincettes. C’est ainsi que des cycles de formations au profit des journalistes de la presse nationale sont lancés par l’Organe national de la promotion de l’enfance en collaboration avec l’Organisation de Reforme Pénale dans la région Moyen Orient et en Afrique du Nord, avec l’appui de l’ambassade du Royaume-Uni à Alger.
En effet, ce programme est à sa deuxième session, et laquelle s’est déroulée à Alger depuis lundi jusqu’à hier, dont le rendez-vous a regroupé plus d’une vingtaine de journalistes, notamment des membres du Réseau national des journalistes Algériens de la protection et la promotion des enfants. Au deuxième jour de ce programme, un atelier animé par Maître Sakhri M’barka, spécialiste des affaires liées à l’enfance, avait pour objectif de former les journalistes sur le concept de la justice juvénile restauratrice. Autrement, un exposé sur la procédure pénale applicable aux enfants victimes d’actes de violence ainsi que leur prise en charge d’une part, et le renforcement des capacités des professionnels des médias dans le traitement de l’information dans pareils cas. Au cours de sa présentation portant sur le cadre juridique de la justice juvénile, Mme Sakhri, experte en matière des droits de l’enfant, dira qu’au niveau national beaucoup de textes protègent l’enfant notamment le code de protection de l’enfant, le code de la Famille, le code pénal etc. En dépit de cet arsenal juridique en vigueur, l’application des textes de loi bute sur des soucis d’harmonisation avec la réalité sur le terrain. Par la suite, l’intervenante s’est penchée sur la médiation en matière de la justice juvénile qui est considérée comme un modèle visant à «restaurer l’équilibre dans les relations sociales et familiales entre la victime, le coupable et la communauté.» Aussi, il était question, pour Mme Sakhri, de présenter aux journalistes les garanties procédurales applicables aux Enfants en conflit avec la Loi (ECL). Dans ce contexte, elle a expliqué que la terminologie ECL fait référence à tout jeune de moins de 18 ans, avant d’aller dans le fond de la procédure pour en expliquer la teneur. Pour rappel, cet atelier s’inscrit dans le cadre d’une formation organisée durant trois jours. À noter aussi que ce programme de formation est organisé sous l’égide du ministère de la Communication.
Mohamed Amrouni