Ce qui n’était qu’un scénario, bien qu’envisagé il y a quelques semaines, s’est produit ! En effet, l’Algérie vient d’enregistrer l’arrivée d’une nouvelle souche du coronavirus. Plus précisément, il s’agit du variant apparu en Angleterre à la troisième décade du mois de décembre 2020. Cette nouvelle formule du Covid-19 fait surtout craindre par son niveau de contagiosité élevé. L’un des deux sujets contaminés s’est avéré être un émigré algérien rentré de France, autrement donc un cas importé. Du coup, la question du rapatriement de nos ressortissants est à nouveau remise en question. A priori les autorités algériennes ont décidé de suspendre toutes les liaisons aériennes dès le 1er mars prochain pour une période d’un mois. Mais, au demeurant, les opérations de vol suivent leur cours. D’où l’urgence, pour ne reprendre que l’appel du docteur Mohamed Yousfi, président de la Société algérienne d’infectiologie, de « lancer immédiatement des enquêtes épidémiologiques. » Le but étant de « fixer la traçabilité du virus de façon précise pour voir l’étendue des contaminations au nouveau variant, car on risque d’avoir des surprises », met-il en garde. Ceci, dans un premier temps, car la démarche appelle à la prise d’autres décisions, le tout dans un plan allant dans le sens de faire stopper la propagation de ce nouveau variant. Ainsi, joint, hier, par téléphone à ce sujet, le Dr. Yousfi a d’abord fait le constat de la situation, selon lequel, maintenant que la nouvelle souche est arrivée en Algérie, il convient de répondre à l’urgence du moment. Dès lors que l’un des cas était importé, l’opération de rapatriement, ou du moins ce qui reste avant l’entrée en vigueur de la mesure de suspension, devra être soumise à un contrôle sanitaire très stricte. Car, selon Dr. Yousfi, les voyageurs qui ont été embarqués à bord n’ont pas été soumis au test PCR comme cela devrait être. « On avait demandé la fermeture des frontières pour parer à l’importation des variants», et à défaut, « l’utilisation des tests PCR à l’entrée et à la fin de la période de confinement de sept jours pour les voyageurs », rappelle-t-il. « Ce qui n’a pas été fait », déplore-t-il à ce sujet, alors que ce protocole sanitaire a été adopté par plusieurs pays, comme l’Angleterre et le Canada. « Le contrôle sanitaire, c’est ce qui nous a sauvés. Si le maintenant, rapatriement oblige, il va valoir soumettre les voyageurs aux tests PCR », soutient-il. C’est-à-dire, une fois les voyageurs débarqués, ils devront être dirigés vers des hôtels où ils seront astreints à une période de confinement de trois jours. À ce moment-là ils seront soumis à des tests PCR. S’ils sont déclarés positifs à la nouvelle souche du virus, ils seront acheminés vers l’hôpital. Si ce n’est pas le cas, les voyageurs seront libérés mais soumis à nouveau au test après la fin de la période d’incubation du virus. En somme, explique Mohamed Yousfi, suivre le protocole sanitaire classique adopté pour les opérations de rapatriement. En troisième lieu, il faudrait relancer les mesures barrières adoptées jusque-là contre la Covid-19 ; et, enfin, mettre à la disposition du pays plus de lots de vaccins contre la pandémie. Et pour cause, selon le docteur Yousfi, comme le nouveau variant présente une contagiosité importante, il faudrait s’attendre à un bilan tout aussi important en nombre de contaminations.
Farid Guellil
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