Au lieu et place de la note de conjoncture pour l’année 2020-2021 qui devait être présentée à la fin de l’année passée, c’est carrément le rapport économique, social et environnemental pour la même période, que le CNESE a produit et soumis à son Assemblée générale réunie les 30 et 31 mars 2022.
Le rapport fait un constat « positif et satisfaisant » de la situation économique, sociale et environnementale, selon les indications données mercredi par le président du CNESE, Sidi Mohammed Bouchenak Khelladi, lors d’un point de presse animé en marge de la tenue de la 2ème session de l’Assemblée générale ordinaire (AGO) du Conseil. Le président du CNESE a fait état de « points positifs quant à la réalisation du programme du président Abdelmadjid Tebboune, durant la période 2020-2021 » avec « la création de beaucoup d’emplois, en plus de la libération de centaines de projets bloqués, le lancement des investissements et la mise en place d’un système de production ».
Toutefois, selon une source médiatique, le rapport aurait relevé l’insuffisance de données et statistiques sectorielles précises, du fait, soit de leur absence, soit de la difficulté à y accéder. Cette lacune a donc empêché la préparation d’un rapport complet comportant des chiffres précis sur le chômage, la pauvreté, l’emploi, le niveau de vie, l’espérance de vie, le taux de mortalité, sur l’investissement et sur le nombre de véhicules qui composent le parc national. Le rapport aurait déploré ce manque d’informations statistiques, considérant qu’elles constituent un facteur essentiel pour l’établissement d’un plan sanitaire et de relance économique, simultanément.
La question de la qualité des statistiques a été soulevée à maintes reprises par le président Tebboune. En mai 2020, en Conseil des ministres, il avait insisté sur la généralisation du numérique dans tous les secteurs pour en finir avec les statistiques approximatives qualifiées de véritable obstacle au développement économique qui consume les efforts et les ressources. «Les statistiques approximatives n’aident nullement à asseoir une économie forte et moderne ni à assurer la transparence des transactions économiques», avait-il expliqué. A une autre occasion, fin novembre 2021, lors d’une de ses rencontres périodiques avec des représentants de la presse nationale, le président Tebboune avait évoqué, une nouvelle fois, les efforts visant à doter le pays de statistiques précises. Le plan d’action du gouvernement (septembre 2021) accorde un intérêt particulier à la production des données statistiques, à travers le «renforcement du maillage statistique local» et la mise en place d’ «un système performant de production de données de statistiques publiques». Dans ce domaine, le CNESE a lancé, le 15 mars dernier, une plateforme de données statistiques, baptisée « Tahat », permettant le suivi des objectifs de développement durable (ODD) et des priorités nationales de l’Algérie dans différents secteurs. Cette plateforme a été élaborée par le CNESE avec l’appui technique de l’UNICEF et en collaboration avec la Community Systems Foundation (CSF). Elle est connectée à une base de données statistique contenant plus de 350 indicateurs, près de 30.000 points de données puisés dans 128 sources différentes pour des périodes différentes. Cette plateforme regroupe, notamment, les données des trois dernières enquêtes Multiple indicator cluster survey (MICS) ainsi que celle du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) 2008, en plus de données fournies par l’Office national des statistiques (ONS) mais aussi celles recueillies auprès de plusieurs ministères à l’instar de celui des Finances, des Transports, de l’Energie, de la Santé et de l’Education. « Tahat » est basée sur le modèle de Data For All initié par CSF avec des outils « dynamiques » configurés pour pouvoir mettre à jour la base de données et les tableaux de bords.
M’hamed Rebah