La nouvelle pièce de théâtre « Posticha » du metteur en scène Ahmed Rezzak, première expérience du genre qui compte un casting national de « près de 200 praticiens du 4e arts », connaît, à Alger, ses « derniers préparatifs », avant la générale, prévue le « 8 janvier au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi », selon le metteur en scène.
Initié, il y a quelques mois par Ahmed Rezzak, qui vise la création d’une dynamique d’ensemble avec les praticiens du 4e Art à l’échelle nationale, ce « méga spectacle » a aussitôt fait l’unanimité, réunissant l’adhésion de près de 200 postulants, entre personnels artistique et technique, pour devenir très vite, la « production des artistes bénévoles ». Le projet bénéficie également de l’apport de « collaborateurs » comme le Tna et le Théâtre régional de Mostaganem, ainsi que celui de l’Office national de la Culture et de l’Information (Onci), qui a mis à la disposition de ce projet le « Village des artistes » à Zeralda pour les répétitions et la prise en charge de tous les participants.
Le personnel artistique, réunissant plusieurs générations de comédiens de différents horizons et statuts, entre amateurs, professionnels, autodidactes ou issus d’organismes de formation, compte approximativement, selon le metteur en scène, « près de 120 artistes, dont une trentaine de danseurs, une dizaine de musiciens, trois, à cinq metteurs en scène, autant de scénographes et plus de 70 comédiens, venus de différentes régions d’Algérie. « Posticha » (petit problème dans le jargon algérois) raconte en une dizaine de tableaux, l’histoire d’un quartier réduit le soir, à une seule source d’éclairage, résultat d’un projet délibérément mal mené, pour détourner une partie du fonds qui lui a été alloué, alors que l’alimentation en électricité de ce district, comptait l’installation de plusieurs lampadaires.
Arrive alors un soir, où les habitants vont constater avec colère et amertume que l’unique lanterne du quartier venait d’être vandalisée et que la seule lampe qui éclairait la rue avait été volontairement brisée, ce qui a engendré de vives querelles entre voisins qui se renvoyaient les accusations, mettant ainsi à nu l’absence de relation et le manque de communication entre eux. Nourri par des intentions malveillantes, le conflit prend des proportions graves, passant au fur et à mesure, d’une simple mésentente entre voisins, à un conflit inter quartiers, puis à un désaccord entre les villes, pour ensuite se généraliser.
Se basant essentiellement sur la « dimension humaine », le spectacle, présente « plusieurs niveaux de lecture », explique Ahmed Rezzak, insistant sur la symbolique de la « lampe brisée », très importante, selon lui, dans la mesure où elle renvoie à l’ »absence d’idées et donc de réflexion », ce qui conduira forcement à « toutes formes d’obscurantismes ».
Considérant ce projet comme une « expérience », le metteur en scène agit sur plusieurs fronts, partageant son travail entre la direction des répétitions à Zeralda, la tenue de réunions sur les autres ateliers de la pièce, et le visionnage du travail de préparation technique et artistique qui a lieu quotidiennement au TNA et au Théâtre régional de Mostaganem qu’il a confié à ses metteurs en scène-collaborateurs.
Selon Adlen Bekhouche, metteur en scène collaborateur, ce projet bénévole a eu autant de répondant, grâce à la « confiance » dont jouit Ahmed Rezzak auprès de tous les artistes présents à ce projet, qui estiment et à juste titre, que la succession de tous les travaux, « enchaînés avec succès » ces dernières années par le metteur en scène de « Khatini » et « Torchaka », le consacrent dans son statut légitime de « créateur d’une grande crédibilité ».