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Tizi Ouzou : La violence contre les femmes débattue

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La violence contre les femmes demeure «un fléau qui gangrène nôtre société au-delà des statistiques fluctuantes» ont souligné lundi à Tizi-Ouzou des participants à une journée sur la violence contre les femmes organisée par la Direction de l’action sociale et de la solidarité (DASS).

La lutte contre cette violence, physique ou morale, ont-ils souligné «doit être l’affaire de toute la société» à «une large contribution de tout un chacun pour l’éradiquer complète, et à défaut, la réduire à des proportions minimes qui constitueraient une exception dans la société». Pour Si Hadj Mohand Djabellah, du service de médecine légal du CHU Nedir- Mohamed, «la violence faites aux femmes n’est pas un phénomène ordinaire et ne doit pas être pris comme tel, mais une atteinte à un droit humain», soulignant qu’il est, par ailleurs, «impossible de donner avec exactitude un chiffre rendant compte de la réalité de cette violence» souvent passée sous silence. «Il y a des femmes battues qui ne se présentent pas chez le médecin, d’autres qui y vont mais ne déposent pas plainte et d’autres encore qui déposent plainte mais abandonnent les poursuites du fait de la lenteur, notamment, de la procédure judiciaire et de la pression subie de la part de l’entourage» a-t-il expliqué, à ce propos. Et le principal écueil de cette omerta, est selon Si Hadj Mohand «le poids de la morale sociale qui pèse sur la femme dans nôtre société, empêchant beaucoup d’entre-elles de porter plainte contre leurs agresseurs, qui sont souvent des proches ou parents, par souci d’éviter d’être un sujet de discussions de l’entourage». S’appuyant sur les statistiques du service de médecine légale du CHU présentées lors de son intervention, Si Hadj Mohand a indiqué qu’il y a «une croissance des cas de violences sur les femmes et l’ampleur du fléau est encore plus grande que ce qui est déclaré». Selon ces statistiques présentées lors de son intervention, Si Hadj Mohand a fait état de 1.306 cas enregistrés en 2015, 1.392 en 2016 et 1.520 en 2017, ce qui dégage, a-t-il observé, «une courbe ascendante, dont les violences conjugales sur femmes mariées viennent en premier lieu avec 58%, suivies des femmes célibataires avec 22%». L’autre violence «complètement tue mais fortement présente dans la société est la violence sexuelle» a, en outre, observé Si Hadj Mohand qui a indiqué que pour la même période citée, de 2015 à 2017, il a été enregistré respectivement, 18, 57 et 54 cas. De son côté, le représentant de la sûreté de wilaya a indiqué que leurs services ont enregistré plutôt «un recul du phénomène» durant les 03 dernières années, avec «164 cas enregistrés en 2017, 131 en 2018 et 107 durant les 10 mois de l’année en cours» soulignant qu’une étude réalisée à ce propos à fait ressortir que «les problèmes sociaux constituent la première cause de cette violence». Une tendance appuyée par Melle Laziz Fazia, chef de bureau des affaires familiales au niveau de la DASS qui a indiqué que «pour cette année, 24 femmes battues ont été prises en charge par la DASS contre 40 l’année écoulée». Ces femmes «ont bénéficié de différentes aides de la DASS et 04 d’entre elles ont été réintégrées dans leurs foyers», a ajouté Melle Laziz, soutenant, également, que «la plupart vivent dans des conditions sociales précaires».

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