C’est un comédien de théâtre amateur. Abdelkader Redjemi est natif de Koléa où il est né un certain mois de juin 1954. Du théâtre, il nous en parle avec ferveur et communion. «J’aime m’exprimer sur les planches », nous dit-il avec émotion. Parmi les moments forts dont il se rappelle, et ils sont forts nombreux, il cite le 10ème Festival du théâtre amateur de Mostaganem durant l’année 1972, où au cours d’un spectacle intitulé «Howa» (Lui) signé par le metteur en scène Mohamed Tadlaoui, il a campé le rôle d’un délinquant avec brio et une telle prestance que le jury lui accorde un honorable 3ème prix d’interprétation. C’est dans le cadre des activités chapeautées par la Fédération algérienne des jeunes (FAJ) qu’Abdelkader et ses compagnons créent l’une des premières troupes de la ville de Koléa. Une troupe qui, au milieu de ces années 1970, a élu domicile au sein des locaux du Centre culturel de la ville avec le concours et la pugnacité d’éléments dynamiques et ambitieux, tels que Noureddine Labri, Sid-Ahmed Taouri, Selim Boudjemaâ et encore Ahmed Izri. La troupe fait sienne un esprit d’initiative, de volontariat et de débrouillardise afin de composer des textes et des scénarios, mais aussi de confectionner costumes et monter des décors. Le but ultime étant de monter des spectacles du quatrième art et d’éblouir le public. Continuant son bonhomme de chemin, Abdelkader Redjemi survit à la disparition de cette troupe et trouve refuge, vers les années 1980 et 1990, chez le dramaturge Youcef Taouint et la troupe du Mouvement théâtral de Koléa (MTK). Avec cette équipe, lancée essentiellement par des lycéens et des transfuges de l’UNJA, le talent de Abdelkader explose et sur ce, il est distribué dans plusieurs spectacles de haute facture et qui ont fait date. Le comédien cite plus particulièrement les représentations «Sem fe dem» (Du venin dans le sang) et encore «Taôune fel afyoune » (La peste et l’opium). «Le théâtre c’est certes l’une des facettes de la culture. C’est également un art qui permet d’inculquer aux jeunes de la conscience. Le théâtre occupe la première place dans ma vie », tranche notre comédien. Il avoue que durant sa carrière d’artiste, il lui est arrivé d’apparaître à l’occasion de sketchs. Cependant, il affirme n’être apparu sur les écrans télé qu’à une époque antérieure. Il se rappelle avoir joué lors de son parcours initiatique le rôle d’un soldat au côté de deux vedettes du cinéma algérien, Nouria et Rouiched dans l’Evasion d’un héros. Actuellement, Abdelkader Redjemi essaye de composer entre son travail et ses activités au sein de la troupe des Amis du théâtre (Ahbab El Masrah), une association dirigée par le jeune Nassim Izri. Récemment, il a eu à jouer le rôle d’un moudjahid dans l’épopée «Dikra wa ma’ssat » (Une réminiscence et une tragédie). Avec l’association « Les Amis du théâtre», l’artiste a participé au Festival international de Béja (Tunisie) avec le spectacle «Le soleil de la nuit» (chems ellil). Des critiques, il en a à propos de ce qu’est devenu le théâtre amateur par rapport à celui d’antan, mais il maintient, vaille que vaille, à être animé par une passion sans bornes pour le quatrième art. Le théâtre amateur n’existe qu’en Algérie, en Tunisie et au Maroc, affirme-t-il, se rappelant que précédemment, lui et ses amis puisaient dans leurs fonds propres et cassaient leurs tirelires afin de faire face aux frais de leurs spectacles. Dernièrement et une fois n’est pas coutume, les élus locaux et les gens de la culture de Koléa se sont souvenus du talent émérite de Abdelkader Redjemi. En effet, il a été honoré par le P/APC, Djilali Hemaïdi Zorgui, et le comité de fêtes de la ville de Koléa. «Je remercie le public qui m’a encouragé à continuer à faire du théâtre jusqu’à ce jour », conclut notre comédien.
Mohamed Djamel