Le Club des magistrats (CDM), allié du Syndicat national des magistrats (SNM) , dans le mouvement de grève illimitée déclenché par le SNM, pour protester contre le mouvement de mutation mené dans leur corps qui a touché près de 3 000 magistrats, s’est dit « ‘contraint » de se soumettre à l’accord conclu entre le SNM et le ministère de la Justice, et qui a débouché sur la suspension de la grève et la reprise, dès mardi soir, du service dans les tribunaux.
Mais dans le communiqué du CDM, dirigé par Saâdeddine Marzoug, mouvement non agréé pour le moment, se dégage l’odeur de l' »amertume » et de la déception de ses membres face à la décision « unilatérale » du SNM quant à la suspension de la grève.
« Le soutien du CDM au SNM a été une réponse à la demande de ce dernier et aux efforts laborieux de magistrats loyaux pour concrétiser l’idée de l’indépendance de la justice plutôt que des revendications professionnelles et sociales », lit-on dans le communiqué du CDM, précisant qu’il n’a pas été consulté et, de ce fait, la décision est prise unilatéralement par le SNM mais le CDM se soumet à cette décision pour ne pas être accusé de saboter le travail de la justice. Le CDM s’en lave ainsi les mains de la décision soudaine de ses « amis » du SNM, quant au gel de la grève, qui a déçu de nombreux magistrats honorables, et a » choqué l’élite de la société algérienne », ajoute le texte, en réaction à ce revirement spectaculaire des magistrats frondeurs du SNM.
Le CDM tient, en outre, à informer l’opinion publique que » cette décision « surprenante » d’arrêter la grève est une « soumission au vœu du ministre de casser le mouvement et l’unité des rangs des magistrats ».
Le club des magistrats a, par ailleurs, rassuré le peuple algérien, ses sympathisants, ses adhérents et tous ceux qui militent pour l’indépendance de la justice, quant à la poursuite de son combat malgré l’arrêt «momentané» de la grève.
Pour rappel, après plus d’une semaine de grève, « initialement » illimitée, des magistrats du SNM appuyé par le CDM, paralysant tout le système judiciaire, le SNM a décidé mardi de mettre fin à la grève, suite à une réunion avec le Conseil supérieur de la magistrature CSM, et le secrétaire général du ministère de la Justice sanctionnée par un accord entre les deux parties en conflit, mettant fin au débrayage.
Brahim Oubellil