Un avion de reconnaissance et de surveillance de modèle Zlin, appartenant à la Protection civile, s’est écrasé, mardi, au niveau de l’aéroport Ferhat Abbas dans la wilaya de Jijel, lors d’une mission d’entraînement, causant la mort de quatre membres de l’équipage en plein accomplissement de leur devoir professionnel.
Il s’agit du lieutenant-colonel Bordji Redouane, commandant du groupement aérien de la Protection civile, du capitaine Ghellaï Soheïb, pilote stagiaire, d’un instructeur de l’école d’aviation « Aptata », et du gestionnaire de la compagnie aérienne « Air Tractor », de nationalité chilienne. Après ce tragique accident, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad est arrivé, hier, à Jijel pour s’enquérir de la situation. Il était accompagné du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, du Directeur général de la Protection civile, le Colonel Boualem Boughelaf, et du Directeur général des Affaires consulaires au ministère des Affaires étrangères. Au siège de l’Unité principale de la Protection civile à Jijel, le ministre et la délégation l’accompagnant se sont recueillis à la mémoire des martyrs du devoir professionnel parmi les agents et cadres de la Protection civile et ont présenté leurs condoléances aux familles des victimes. Les quatre victimes ont été enterrées hier. Mardi, le président Abdelmadjid Tebboune a présenté ses sincères condoléances et sa profonde compassion à l’ensemble des cadres et agents de la Protection civile ainsi qu’aux familles des victimes. Le président du Conseil de la nation, Azouz Nasri, et le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, ont également présenté leurs sincères condoléances et leur profonde compassion aux familles des victimes. Sur internet, on peut apprendre que Zlín Aircraft (Zlinská Letecká Akciová Společnost) est « une société tchèque (initialement Tchécoslovaque) de construction d’avion de loisir, célèbre pour ses avions de compétition et de voltige très fiables et aux performances particulièrement élevées ». De la même façon, on peut savoir que l’APTATA (Algerian Pilot Training And Technics Academy) est un organisme de formation au pilotage. Selon son site, l’Académie algérienne de formation des pilotes et des techniques aéronautiques, agréée par le ministère des Transports, a pour objectif de fournir le meilleur dans le domaine de l’aviation et des techniques aéronautiques selon les normes mondiales. Elle propose une large gamme de cours de formation au pilotage avec des programmes distincts pour devenir pilote de ligne. Enfin, les mêmes sources indiquent que Air Tractor Inc est « une entreprise de construction aéronautique américaine installée à Olney, Texas, spécialisée dans la construction d’avions de travail agricole ».
M. R.
« Adieu héros de la Nation »
L’Algérie a vécu, hier matin, un moment de forte émotion. Drapés de l’emblème national, les cercueils des membres de la Protection civile tombés en martyrs lors du crash, survenu mardi, d’un avion de reconnaissance à l’aéroport Ferhat Abbas de Jijel, ont été accompagnés à leurs dernières demeures, sous le regard affligé de leurs familles, de leurs collègues et de centaines de citoyens.
La cérémonie funèbre a été sobre, mais profondément digne, à la hauteur du sacrifice consenti par ces hommes qui sont décédés en pleine mission d’entraînement. La population s’est recueillie dans le silence, les larmes mêlées à la fierté, rendant un dernier hommage à ceux qui ont quitté la terre dans le silence du ciel, mais dont les noms resteront à résonner longtemps dans la mémoire nationale. Le drame s’est produit mardi, à l’aéroport Ferhat Abbas, lors d’une mission d’entrainement de routine. Un avion de reconnaissance de type « Zlin », appartenant à la Protection civile, s’est écrasé peu après son décollage, provoquant la mort de ses quatre occupants. Les victimes sont le lieutenant-colonel Redouane Bordji, commandant du groupement aérien de la Protection civile, le capitaine Soheïb Ghellaï, pilote stagiaire, le capitaine Ramel Toubal, instructeur civil, et un ressortissant chilien, formateur et responsable de la société Air Tractor. Tous participaient à une mission de formation technique, symbole du développement et de la modernisation des capacités opérationnelles de la Protection civile.
Leur disparition est un coup dur pour leurs familles, leurs collègues, mais aussi pour tout le pays. L’annonce du crash a déclenché un véritable déluge de réactions à travers le pays. Les réseaux sociaux ont été inondés de messages de condoléances, de photos des défunts, de prières et d’hommages vibrants. Le hashtag Jijel fait ses adieux à ses héros est rapidement devenu viral, rassemblant une Nation dans un même élan de chagrin et de reconnaissance. Un message partagé des milliers de fois résume le sentiment général « Ils sont entrés dans l’aéroport avec l’espoir de s’élever. Ils en sont sortis enveloppés du drapeau national, pour leur dernier vol. Leur appareil est tombé, mais leur honneur s’est élevé au ciel ».
Le sacrifice des martyrs salués en haut lieu
Face à l’émotion populaire, les plus hautes autorités du pays ont exprimé leur compassion et leur reconnaissance. Dans un message empreint d’émotion, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a déclaré : « C’est avec une profonde affliction et une vive émotion que j’ai appris la nouvelle du crash de l’hélicoptère relevant de la Protection civile. En cette douloureuse tragédie, j’adresse à l’ensemble des cadres et agents de la Protection civile, ainsi qu’aux familles des victimes, mes sincères condoléances et ma profonde compassion ». Le chef de l’État a salué le courage des victimes, évoquant leur noble mission humanitaire, et a prié Dieu de les accueillir dans Sa Sainte Miséricorde.
Pour sa part, le président de l’Assemblée populaire nationale, Brahim Boughali, a présenté ses condoléances aux familles et aux membres de la Protection civile, saluant leur dévouement au service du pays. « La famille de la Protection civile vient de perdre quatre de ses vaillants éléments dans un accident survenu lors d’une mission d’instruction. Je partage la douleur de leurs familles, de leurs collègues, et de tout un peuple ».
L’hommage du peuple à ses fils
Les témoignages de respect se sont multipliés : amis, collègues, citoyens anonymes ont tenu à faire entendre leur voix. Des mots simples, mais poignants, ont envahi les plateformes sociales, transformant la peine collective en un hommage national. Parmi les hommages les plus marquants « Le ciel les a pris, mais la mémoire du peuple les garde. Vous êtes partis en silence, mais vous resterez nos héros éternels ». « Vous êtes morts en mission, et cela vous élève bien au-delà des mots. » Certains messages évoquaient même une forme de pacte sacré entre les martyrs du devoir et la Nation « Le pays pleure ses gardiens. Le drapeau ne se baisse pas, il s’élève avec eux ».
Une mémoire à préserver
Au-delà de l’émotion, ce drame soulève des interrogations sur les conditions de sécurité et la nécessité d’améliorer encore les dispositifs d’encadrement technique des missions aériennes. Mais dans l’immédiat, la priorité est au recueillement à la mémoire des martyrs du devoir national et au soutien des familles des victimes. Dans ce sens, le directeur général de la Protection civile, le colonel Boualem Boughelaf, a adressé ses condoléances, rappelant que ces hommes sont morts « en remplissant leur mission avec engagement et loyauté ». Il a promis que leur mémoire serait honorée et que leur sacrifice ne serait jamais oublié. Ce crash, bien que tragique, n’éteint pas la lumière de ces hommes. Bien au contraire, il l’amplifie. En donnant leur vie pour préparer l’avenir, pour protéger, former et servir, ils ont accompli l’ultime acte de patriotisme. « À Allah nous appartenons et à Lui nous retournons ». Que la paix soit sur eux. Que la mémoire des Redouane Bordji, Soheïb Ghellaï, Ramel Toubal et de leur collègue chilien reste vivante dans le cœur de tous les Algériens. Jijel a rendu honneur à ses fils. L’Algérie entière s’incline devant la mémoire de ces martyrs du devoir national.
M. Seghilani