La Fédération algérienne du sport scolaire vient de franchir un cap décisif pour la promotion des sports collectifs dans les établissements scolaires. Avec des mesures concrètes et un soutien inédit des autorités, l’objectif est clair : former l’élite sportive de demain tout en redonnant au sport scolaire la place qu’il mérite.
Dans une annonce faite à Alger, la Fédération algérienne du sport scolaire (FASS) a dévoilé des mesures phares visant à relancer les sports collectifs au niveau des écoles. Ces décisions, adoptées sous l’impulsion des directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, imposent notamment aux établissements scolaires qu’ils soient primaires, moyens ou secondaires de créer au moins une équipe sportive dans une discipline collective. Abdelhafid Izem, président de la FASS, a précisé lors du Forum du journal « Al Fadjr » que ces décisions prendraient effet immédiatement. « Les établissements doivent s’organiser pour participer à différents événements à partir de cette saison. Cette initiative marque un tournant pour le sport scolaire en Algérie, avec une attention particulière portée à la détection des talents », a-t-il souligné.
Soutien et accompagnement des autorités
Parmi les grandes avancées, le recrutement de 16 000 professeurs d’éducation physique pour le cycle primaire marque une première dans l’histoire du pays. Ces enseignants, en formation continue via des stages de perfectionnement, bénéficient de diplômes allant jusqu’au troisième degré. Leur expertise devrait contribuer à structurer davantage les compétitions scolaires. Pour accompagner cette dynamique, une enveloppe budgétaire de 150 000 DA sera allouée à chaque établissement pour organiser des compétitions inter-écoles. Si ce montant est jugé modeste, il représente néanmoins un progrès significatif, les écoles n’ayant jusqu’ici reçu aucun soutien financier pour ce type d’activités.
Une compétition à quatre étapes
Le calendrier des compétitions scolaires est désormais connu. Le coup d’envoi sera donné le 7 janvier à Alger avant de se généraliser à l’ensemble du pays. Le programme se déclinera en quatre étapes : les compétitions inter-écoles, les phases de wilaya, les régionales, et enfin la finale nationale. Les sports collectifs ouvriront la saison, suivis des épreuves individuelles. Les meilleurs athlètes seront ensuite identifiés en collaboration avec les fédérations sportives concernées afin d’éviter la perte de jeunes talents prometteurs.
Avec 11 millions d’élèves scolarisés (garçons et filles) répartis sur les trois niveaux d’enseignement, l’Algérie dispose d’un vivier exceptionnel. « Ce chiffre représente un réservoir précieux dans lequel nous espérons puiser pour former des sportifs d’élite », a déclaré Izem. Les ambitions sont grandes, notamment en se souvenant des succès passés du sport scolaire. Des figures emblématiques comme Noreddine Morceli, Hassiba Boulmerka ou encore Abderrahmane Hammad ont été révélées grâce à ces compétitions. Pour garantir le succès de ce projet, des commissions spécialisées seront mises en place dans chaque wilaya. Placées sous l’autorité des walis, elles seront chargées de suivre le bon déroulement des compétitions. Un suivi rigoureux permettra également d’évaluer les résultats à chaque étape et de réajuster les stratégies si nécessaire.
Ce plan ambitieux porte l’espoir de redorer le blason du sport scolaire en Algérie et de contribuer à la formation d’une nouvelle génération d’athlètes capables de briller sur la scène internationale. Avec cette relance, le sport scolaire redevient une priorité nationale, et les écoles se transforment en véritables pépinières de champions. L’avenir dira si ce pari sera gagnant.
Mohamed Amine Toumiat