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SOUFIANE DJILALI RÉPOND AUX CRITIQUES : « Accepter le dialogue ne signifie pas accepter son issue»

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Après sa rencontre avec le Président dans le cadre des consultations politiques sur la crise, Soufiane Djilali dit ressentir une intention de changement chez le locataire d’El Mouradia.

Intervenu hier au Forum du Courrier d’Algérie, Soufiane Djilali donne des détails sur l’audience présidentielle. «Après mes discussions avec le président de la République, je n’ai pas senti qu’il y avait une manœuvre» affirme-t-il, mais plutôt des «intentions de changement » chez le président Tebboune. «Maintenant, il s’agit de savoir si le Président a les moyens politiques d’aller jusqu’au bout de sa volonté affichée », modère-t-il ses propos, tout en s’interrogeant s’il n’y aurait pas « d’autres forces qui ont une volonté de dévoyer et de bloquer le processus ? » « Je ne peux donner aucune garantie, ce que j’ai tenu à faire c’est de rendre compte à l’opinion publique de mes actes en tant que politicien », invitant la classe politique à être « transparente tout en assumant ses positions, en rappelant à ce propos sa rencontre avec Karim Younès, président du Panel de la médiation et du dialogue, qui n’a pas échappé aux critiques.
« Je pense qu’il est bon que les femmes et les hommes politiques assument leurs positions publiquement quand il s’agit de discuter de l’avenir du pays», répond Djilali aux politiques qui l’ont dénigré. À l’égard de ceux qui refusent de reconnaître la légitimité du pouvoir, le chef de Jil Jadid les met au défi: «Ont-ils les moyens physiques de renverser ce pouvoir ? Mais abandonner et rentrer chez soi, je ne crois pas que ça soit la solution. L’alternative c’est d’accepter d’aller (au dialogue) pour se parler, car accepter de dialoguer ne signifie pas accepter l’issue du dialogue », a-t-il défendu son choix politique.

« Agir au lieu de se cacher derrière les pancartes du Hirak»
À ce sujet, il dira que pour rétablir la stabilité dans le pays, il y a lieu de faire « des concessions importantes » par rapport aux demandes de la population. « Il faut savoir qu’accepter le dialogue, qui a mécontenté une partie du Hirak, est une évidence, on s’y attendait. Mais je reste persuadé qu’une grande partie des Algériens, ceux qui ont fait le gros du Mouvement populaire, attendent aussi des solutions, ajoutant que, c’est normal qu’il y ait, dans toute révolution, des gens qui veulent aller jusqu’au bout et être radicaux. Donc ils leur est difficile d’accepter des solutions qui ne répondent pas à leurs premiers sentiments ».
À l’adresse de la classe politique, Djilali estime que celle-ci « doit interagir » car « se cacher derrière les pancartes des marcheurs, c’est beaucoup trop insuffisant ». Autrement dit, « si c’est les manifestants qui imposent une démarche politique aux partis cela signifie qu’ils (les partis) n’ont plus de raison d’être », dit-il encore, tranchant enfin que « si c’est la rue qui dirige le pays, là je crois que ce n’est pas très rentable pour le pays ». Pour les perspectives de sortie de crise à travers, par exemple, le projet de la Constitution, le chef de Jil Jadid estime qu’il faudrait qu’il y ait un consensus national sur la nouvelle Constitution. Qui pourrait être « le départ d’un véritable changement et une véritable réforme de l’État ».
Sarah Oubraham

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