Au moins 14 personnes ont été tuées dimanche dans des frappes des Forces de soutien rapide (FSR) sur le camp de déplacés d’Abou Chouk, dans la région du Darfour dans l’ouest du Soudan, a déclaré un groupe de secouristes à des médias.
Ce camp abrite des dizaines de milliers de personnes ayant fui la guerre qui oppose depuis plus de deux ans l’armée régulière et les FSR. Le bombardement imputé aux FSR a touché « le marché et d’autres parties à l’intérieur du camp, y compris des mosquées et des habitations proches des infrastructures publiques », a précisé la Cellule d’urgence dans un communiqué. Le camp d’Abou Chouk, situé à la périphérie d’El-Facher, capitale du Darfour-Nord assiégée par les FSR depuis mai 2024, est en proie à la famine comme d’autres régions du pays, selon l’ONU qui décrit le conflit au Soudan comme « la pire catastrophe humanitaire au monde ». El-Facher est la dernière capitale provinciale du Darfour encore sous contrôle de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane. Les FSR, dirigées par son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo, ont pris en avril le camp voisin de Zamzam, où vivaient près d’un million de déplacés et qui a été presque entièrement vidé après une offensive dévastatrice.
Une panne de courant perturbe les soins médicaux à Omdurman
Une panne de courant majeure a paralysé les services de santé dans la ville soudanaise d’Omdurman, qui fait partie de la zone métropolitaine de Khartoum, a déclaré dimanche l’organisation caritative médicale Médecins sans frontières (MSF). Omdurman, l’un des centres urbains les plus peuplés du Soudan, est confronté à sa quatrième panne d’électricité de grande ampleur cette année. MSF attribue cette dernière perturbation à des frappes de drones, prétendument menées par les Forces de soutien rapide (RSF), une organisation paramilitaire, qui ont visé trois centrales électriques dans l’État de Khartoum le 14 mai. La panne a privé presque tout Omdurman d’électricité, affectant des infrastructures vitales, notamment deux hôpitaux du ministère de la Santé – Al Nao et Al Buluk – tous deux soutenus par MSF. Ces établissements fonctionnent actuellement sans électricité, sans eau ni oxygène, a indiqué le groupe. L’hôpital Al Nao, principal établissement médical du district d’Al-Thawra, au nord d’Omdurman, dessert les communautés de la zone métropolitaine de la capitale, qui comprend Omdurman, Khartoum et Bahri. « Si ses services cessent, une ligne de vie essentielle sera coupée », a averti MSF dans un message publié sur la plateforme de médias sociaux X. L’organisation a condamné les attaques contre les infrastructures civiles, les qualifiant de violation du droit international humanitaire. « Ces frappes aggravent une crise humanitaire déjà grave. Elles doivent cesser immédiatement », a-t-elle déclaré. La compagnie nationale d’électricité du Soudan a confirmé les frappes du 14 mai, affirmant que trois centrales électriques à Omdurman avaient été touchées par des drones, déclenchant des pannes de courant généralisées et perturbant davantage les services essentiels dans l’État de Khartoum. Le Soudan est en proie à un conflit brutal entre les forces armées soudanaises et les RSF depuis avril 2023. La guerre a tué des dizaines de milliers de personnes et forcé des millions de personnes à fuir leurs foyers, tant à l’intérieur du Soudan qu’au-delà de ses frontières.
R. I.