Sonatrach veut booster le produit local

Abderrahmane Belkessem, directeur de la division Engineering et construction à la direction de la Sonatrach, a été l’invité, hier, de la Chaîne 3. Il a réitéré l’appel aux entreprises nationales les invitant à s’impliquer pour éviter de recourir aux importations afin de préserver les devises. Après avoir affiché sa volonté d’intégrer davantage l’entreprise nationale, Sonatrach met en place un dispositif de communication pour expliquer ses besoins dans les différents domaines. Si le taux d’intégration des entreprises locales dans la construction est positif (80 à 90%), il est trop faible dans le volet fourniture de biens et matériels. Hormis le tube, les câbles, la vannerie, pour le reste tout est importé. Par ailleurs, le représentant de Sonatrach a récusé les reproches sur l’exclusion de l’entreprise nationale. Selon lui, Sonatrach a toujours été ouverte aux opérateurs publics et privés nationaux. Cependant la réponse du marché n’a toujours pas été à la hauteur de la demande. Il a déclaré qu’il appartient aux entreprises nationales de s’adapter pour améliorer leur performance. D’autre part, il a précisé que l’intégration voulue par son entreprise ne se fera pas au détriment de la sécurité et de la qualité. Selon lui, c’est un secteur très sensible qui ne peut se permettre l’amateurisme en matière de fabrication et de service. Afin de répondre aux besoins impérieux de la Sonatrach en matière de fournitures de matériels et d’équipements dans les délais prescrits, les opérateurs nationaux doivent être dotés de plans d’investissement précis pour occuper le terrain.
A cet effet, un marché de sous-traitance de 15 à 23 milliards de dollars par an est mis en valeur. Par ailleurs, Sonatrach maintiendra son plan de développement quinquennal 2015-2019 malgré la baisse des prix de pétrole. Ce plan prévoit des investissements d’un montant de 90 milliards de dollars qui seront investis à moyen et long terme. Il est à noter que ce plan prévoit principalement le développement des gisements du pétrole et du gaz, le renforcement des capacités de transport des hydrocarbures, de l’activité pétrochimique et du raffinage ainsi que la valorisation des ressources humaines nécessaires.
Le même responsable a rappelé que Sonatrach avait annoncé en juillet dernier qu’elle s’attendait à un redressement de sa production primaire des hydrocarbures à la fin de ce programme quinquennal. Pour la partie relative à l’amont pétrolier et gazier, elle va investir 42 milliards de dollars pour augmenter sa production à 225 millions de Tep (Tonnes équivalent pétrole). Sur cette période quinquennale, la part du gaz naturel représente un montant de plus 22 milliards de dollars. Pour les cinq prochaines années, Sonatrach prévoit l’entrée en production des champs gaziers de Tinhert à Illizi (24 millions de m3/jour), Hassi Bahamou et Hassi Mena (21 millions de m3/jour), Touat à Adrar (12 millions de m3/jour), Reggane (12 millions de m3/jour) et le projet de Timimoune (5 millions de m3/jour).
À cet effet, les responsables du secteur de l’énergie semblent résolument tournés vers les compétences nationales pour développer des secteurs névralgiques dont les projets ont jusqu’ici bénéficié aux multinationales. Par contre, Belkessam a rappelé qu’en matière de forage, des entreprises nationales telles l’Entp et l’Enafor réalisent la majeure partie du programme de la société. Par conséquent, l’objectif de Sonatrach est d’impliquer d’une manière effective et tangible, l’outil national dans l’exécution de son ambitieux programme d’investissement sur toute la chaîne des hydrocarbures.
Lazreg Aounallah