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SOLDES D’ÉTÉ À ALGER : Les prix «otages» de l’arnaque et du mensonge

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Les soldes d’été ne semblent pas intéresser les Algérois, malgré que l’Aïd El Adha sonne à la porte alors que la rentrée scolaire nous fait des petits signes avec sa main en annonçant son arrivée d’ici quelques semaines. En faisant un tour dans les différents magasins de la ville d’Alger, hier, on a constaté que le nombre de magasins qui affichent les soldes sur leurs vitrines se comptent sur les doigts d’une main. Pourtant le ministère du Commerce a annoncé que les soldes d’été de cette année ont commencé, il y a 12 jours de cela déjà, et se poursuivront jusqu’à la fin de ce mois.
Lors d’une tournée dans la capitale, Alger, plus précisément à la rue somptueuse Didouche Mourad, en passant par la Place Audin, jusqu’en arrivant à la rue Larbi Ben M’hidi , il n’y avait que les grands magasins de marques connues qui affichaient les soldes, alors que la majorité frappante des magasins affichent sur leurs vitrines (Nouvelle collection 2019). En rentrant dans l’un des magasins de grande marque (articles de sport) qui propose des soldes entre 20, 30, 40 en allant jusqu’à 50% de réduction, dans la rue Didouche Mourad, on a accosté deux copines, âgées entre 18 et 21 ans, qui étaient intéressées par l’offre qui s’affiche à l’entrée de ce magasin. En les interrogeant sur le niveau de satisfactions face ces offres, Maria et Yasmine nous ont témoigné qu’«elles n’ont rien trouvé d’intéressant dans ce magasin» et qu’elles «ne trouvent aucun article en solde de 40 et 50%, comme c’était affiché sur une pancarte à l’entrée», ont-elles livré leurs impressions. Elles font en plus savoir que ces magasins mettent des affiches de soldes «juste pour attirer l’attention des clients, c’est tout !»
Le témoignage de ces jeunes filles interpelle l’un des vendeurs de ce magasin. En lui demandant de montrer ces articles qui sont en réduction de 50%, ce jeune répond, un sourire sarcastique dessiné sur son visage, qu’ «il n’y a pas d’articles qui sont en soldes de 50%». Et de poursuivre que «vous imaginez si cette offre existe vraiment, on pourrait acheter des baskets de 10 000 DA à 5 000 DA seulement ! Ça serait vraiment fou de l’imaginer ! Et si un jour le propriétaire de ce magasin va le faire réellement tous les travailleurs de ce magasin achèteront tout le stock, moi à leur tête, pour le revendre à des prix élevés après que le solde sera terminé», explique-t-il comme pour justifier, ce qui aura été injustifiable : une «fausse publicité».
On prenant la rue Larbi Ben M’hidi, c’était plutôt les magasins des articles pour enfants qui attirent l’attention le plus. En affichant sur les vitrines des rabais qui sembleraient intéressants. Mais dès qu’on met pieds dans l’un de ces magasins, on remarque qu’il était presque vide de clients. Il y avait uniquement une dame avec sa petite fille et un jeune couple, dont la femme était enceinte. En approchant ce couple pour avoir son avis sur les soldes d’été, la future maman nous a tout de suite révélé le fond de sa pensée. Ainsi la date de son accouchement approche, elle profite de cette occasion des soldes pour acheter des articles de qualité à son futur bébé, qui «arrivera dans trois mois», a-t-elle confié. En poursuivant, elle dit que « j’ai remarqué que ce magasin a vraiment respecté les affiches de solde qui sont accrochées à la vitrine. C’est ce qui nous encourage à acheter tout le trousseau de notre bébé dans ce magasin», a-t-elle ajouté.

Pas de soldes pour vêtements et articles de mariage !
«Z’niket Laârayès» (Ruelle des Mariés, ndlr) est une ancienne ruelle connue depuis plusieurs année. Elle est la première destination de la mariée algéroise, qui vient de toutes les communes d’Alger, afin de préparer son trousseau de mariage comme le dicte la tradition algérienne. Et comme cette ruelle possède une grande variété de magasins qui proposent des vêtements et des articles de mariage, située à «Sahet Echouhada» (Place des Martyrs), on trouve du monde à toutes les saisons de l’année. Un rush en été, notamment, où la plupart des Algériens choisissent cette saison estivale pour se marier. Puisque c’est la période des soldes d’été, notre curiosité nous a conduit jusqu’à faire un tour dans ces magasins, proposant des articles de mariage.
Il s’agit là encore de prendre les pouls des citoyens sur les prix et la qualité des vêtements qui se vendent dans cette ruelle historique. Mais la surprise était grande, car aucun magasin ne pratique les soldes et encore moins l’afficher sur la vitrine ! C’est comme si les soldes ne touchaient pas les articles de mariage et de fête, a-t-on tenté de déduire. On s’approchant de l’un de ces magasins, qui vendait des tenues traditionnelles, comme le Karakou et M’hermet Leftoule, à titre d’exemple, Mustapha, le propriétaire, nous a affirmé que «les prix des tenues traditionnelles ne changent pas durant toute l’année. Parce que le travail de ces tenues se fait à la main. C’est ce qui leur donne leur valeur justement, car chaque modèle est différent de l’autre, chaque modèle est unique». En poursuivant ses explications, il dit qu’ «il y a des femmes qui travaillent la Chbika, le Medjboud, le Crochet, la broderie… etc. Un travail qu’elles font chez elles, à leurs domiciles. Quant à nous, on travaille selon la demande des clientes qui viennent». En poursuivant, en bon vendeur qu’il est, il précise que «c’est la cliente elle-même qui personnalise sa tenue, après avoir choisi un modèle bien sûr. Après, nous, on répond à la demande de la cliente pour lui proposer un prix selon le modèle et le travail qui va se faire sur la tenue. S’il est simple, le prix sera raisonnable, mais si la tenue est chargée, le prix sera automatiquement plus cher», a-t-il encore détaillé, histoire de dire que les articles pour les mariés sont «coûteux» pour être soldés.
Reportage réalisé par Lilia Sahed

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