Le projet de création d’un marché du miel figurait parmi les perspectives du wali de Skikda. L’annonce a été faite lors de la séance de travail réunissant wali et agriculteurs, qui s’est tenue le 24 février 2014, au niveau de la salle des conférences du cabinet du wali, intervenant dans le cadre de la série de rencontres de coordination et de concertation entre l’administration et les organisations et catégories professionnelles.
Etaient présentes les chambres professionnelles, les offices d’agriculture, les fermes pilotes, les coopératives apicoles, les associations activant dans le domaine et les fellahs. Parmi les importantes instructions données ce jour-là, le projet d’un marché du miel. Celui-ci, de nature domaniale, devait être attribué dans le cadre du CALPIREF, en concertation avec les professionnels, avait t-il été énoncé.
L’objectif recherché, selon le wali, est de permettre la collecte, le traitement et l’écoulement de ce produit tant vénéré par les populations et tant recommandé par toutes les formes de médecine. Deux ans et demi se sont écoulés sans que cette louable initiative ne soit traduite par une portée pratique. Il a fallu la tenue du salon du miel et de l’apiculture, dans sa 4ème édition, du 22 au 27 novembre, au niveau de la cour mitoyenne de la salle Aïssat-Idir, à quelques encablures de la Place des martyrs, pour qu’elle soit remise sur le tapis.
Au-déla des chiffres, souvent contradictoires, liés à la production du miel, du nombre des apiculteurs, des vrais et des « faux » parmi eux, du prix, jugé astronomique, du miel, de sa qualité bio ou artificielle, pour ne citer que ces facteurs, il y a la problématique, déclamée par producteurs et vendeurs, de la disponibilité d’un espace destiné à les accueillir, et devant permettre aux clients d’avoir un point de chute. Certes, d’aucuns peuvent rétorquer que beaucoup parmi les apiculteurs auraient assez d’argent pour louer ou carrément acquérir un local. Mais cet argument n’est pas valable pour tout le monde, car il en existe les débutants et ceux dont la rentabilité n’est pas encore assurée au vu de la concurrence déloyale et du nombre sans cesse croissant de nouveaux venus dans cette activité.
L’année passée, la direction des services agricoles avait recensé 3500 apiculteurs sur les 17 000 agriculteurs inscrits au niveau de la chambre d’agriculture de la wilaya de Skikda. La gent féminine est estimée, quant à elle, à 80 sur les 600 adhérents de la chambre.On se débrouille comme on peut pour les moins lotis.
D’aucuns commercialisent leurs produits dans d’autres wilayas, tel El-Tarf et Jijel, en ayant recours à un intermédiaire basé sur place. D’autres attendent l’événementiel pour se distinguer et écouler leurs produits, la fête de la fraise, le 8 mars (quand il s’agit d’une femme), les Journées, nationale et mondiale, du tourisme et de l’artisanat, les activités organisées par des associations, et ce, pour ne citer que ces échantillons.
En ces temps de régulation des marchés, perceptible surtout au travers du recasement des commerçants de l’informel dans les marchés de proximité, la concrétisation d’un marché du miel, aussi bien pour les professionnels du métier que les clients, ne sera que la bienvenue. Tout autant que la bénédiction divine y veille : le miel, comme l’huile, sont des aliments recommandés par le Livre Sacré.
Zaïdi Zoheir