La charge est lourde. Abderrezak Makri, leader du MSP, accuse des «relais au pouvoir» de lui mener «une guerre électronique» visant, selon lui, à «torpiller son initiative de report de la prochaine présidentielle de 2019». «Notre proposition de reporter l’élection présidentielle a suscité une vive agitation chez ceux qui mènent une guerre d’usure, y compris à l’intérieur même du système, au siège d’El-Mouradia». Dans une réaction sur les réseaux sociaux, le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP), Abderrezak Makri, a accusé hier des personnalités aux liens avec «des relais du pouvoir» et ayant «des appétits à la succession du Président Bouteflika» d’être derrière les attaques dans la presse électronique visant son initiative. «Je pense que leurs craintes ne sont pas motivées par le report de la présidentielle en elle-même, mais par la probabilité de se voir perdre l’occasion si amendement de la Constitution intervenait pendant la période de ce report, mettant ainsi fin aux prérogatives royales dont jouissait le Président dans sa mandature actuelle», a poursuit celui qui se voit comme le porte-parole de l’opposition, sans viser directement des personnalités ou des institutions. Il fait ainsi référence aux attaques et critiques récentes du président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, qui l’avait accusé de «mener un double langage» et d’être «un faux opposant» qui «propose sans vergogne d’enfreindre la Constitution». Des attaques qui viennent aussi des autres courants de l’opposition suite à la proposition de ce parti islamiste de reporter le scrutin présidentiel prochain d’une année, le temps que «le gouvernement et l’opposition arrivent à un consensus sur le prochain président».
«Nous pleurons la Patrie avec sincérité»
«La guerre électronique que mènent contre nous certains appareils “étatiques” (que nous connaissons ainsi que ceux qui s’en chargent et même les gros commanditaires derrière) est une folie : il parait qu’en proposant de reporter ce scrutin nous sommes en train de peser sur la balance des forces et mettre un terme à leurs ambitions individuelles», a averti Makri, en recommandant aussi : «Ayez de la patience ! Ne vous précipitez pas ! Il se pourrait que notre proposition ne passe pas». «Nous sommes soucieux de l’État bien mieux que vous. Nous pleurons la patrie avec une telle sincérité que vous n’aviez pas un jour imaginé», a ajouté Makri : «même avec tous les moyens de domination mis à votre disposition et les moyens matériels pour acheter des positions et tout le pouvoir médiatique, vous craignez toujours la démocratie et la libre parole du peuple». Mais, «celui qui pense que nous ciblons, à travers ces propos, une personne nommément ou une partie particulière, fait erreur et ignore ce que nous sommes», soutient-il : «cela vient de notre culture légaliste, nous poussons un malheur par un malheur moindre, nous supportons de minuscules torts pour éviter un grand préjudice et nous œuvrerons pour une paix probable pour se débarrasser d’une peur certaine».
Hamid Mecheri