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SEPT MILLIONS D’ÉLECTEURS SE RENDENT AUX URNES AUJOURD’HUI : En six semaines, les Tunisiens sont invités à élire le président et les députés

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Entrée en période de « silence électoral », de la présidentielle, vendredi soir à minuit, c’est aujourd’hui que les 7 millions d’électeurs (ices), en Tunisie, se rendent aux urnes, du premier tour de la présidentielle anticipée, pour choisir lesquels des 26 candidats, dont l’un parmi eux est en prison, iront au second tour, prévu le 25 octobre prochain. Une élection à deux tours, qui se déroule, au moment de la campagne électorale de la course vers le Palais de Bardo, qui, elle, a débuté vendredi dernier, pour l’élection, le 6 octobre prochain, du nouveau parlement tunisien.
Alors que les Tunisiens résidant à l’étranger, qui représentent 10 % du total de l’électorat de la présidentielle, ont commencé à se rendre aux urnes, à partir de vendredi dernier, jusqu’à aujourd’hui, dont près de 200 000 personnes en France, les Tunisiens sont appelés au vote, pour la sixième fois pour un scrutin au suffrage universel direct, depuis la chute du régime de l’ex-président Zine el Abidine Ben Ali. Après une campagne des vingt-six candidats, dont celle des soutiens de Nabil Karoui, entamée le 2 septembre dernier, affectés par une crise de confiance envers les politiciens et les échecs de ceux qui ont pris le gouvernail, après les changements survenus principalement dans les partis islamiste Ennahda et de Nidae Tounès, « la voix de la Tunisie », le poids de la crise économique et l’absence de la relance effective de la machine économique du pays par les gouvernements successifs, le suspense demeure entier sur le résultat de cette présidentielle, qui se tiendra en deux tours. Le futur président ainsi que la nouvelle assemblée des députés, devront apporter les réponses et les solutions à une dette qui a atteint 77 % du PIB en Tunisie, à un taux de chômage qui est désormais de 15 % dont 30 % chez les jeunes diplômés, à un pouvoir d’achat qui, en l’espace de huit ans, a baissé de moitié, chez la classe moyenne, à une pression d’une inflation estimée à 7 % au premier semestre de 2019 et une balance commerciale agricole déficitaire faisant grimper les prix des biens essentiels, et la valeur du dinar tunisien s’est dépréciée depuis 2011, par rapport à l’euro. C’est sur ces questions et sujets brûlants de l’actualité socio-économique du pays que les 26 candidats, en lice pour cette présidentielle, ont tenté durant onze jours de campagne de convaincre les électeurs, invités pour la première fois, dans un pays arabe à suivre, durant trois jours, en direct, des débats télévisés entre les candidats. Si aujourd’hui, les 25 candidats vont se présenter à leurs bureaux de vote respectif, pour faire glisser l’enveloppe dans l’urne, leur collègue dans cette course, Nabil Karoui, du parti « Kalb Tounès : «au cœur de la Tunisie» : Ndlr » incarcéré par la justice tunisienne fin août dernier, pour blanchiment d’argent et évasion fiscale, n’ira pas voter, après le rejet, par la justice, vendredi dernier, de sa demande de libération.
Ce soir, après la fermeture des bureaux de vote, l’Instance supérieure indépendante pour les élections  (ISIE), annoncera au peuple tunisien les noms des deux candidats qui continueront la course vers le Palais de Carthage au moment où la course vers celui du Bardo se poursuit, pour les 15 737 candidats aux législatives, répartis sur les 1 503 listes, pour occuper les 217 sièges du parlement tunisien. Il est à noter que sur les 1 503 listes de candidats à la députation, 673 listes sont partisanes, 312 représentent une coalition et 518 listes de candidats indépendants. Sur les 1503 listes, 1 340 listes de candidats sur le territoire tunisien et 163 listes à l’étranger. Alors que sur le plan politique, la situation est déjà complexe, ni Ennahdha, ni Nidaa Tounès, ni Tahya Tounès, les trois partis qui dirigent le pays depuis près de cinq ans n’attirent les électeurs tunisiens, ces derniers sont bousculés vers davantage de confusion, du fait qu’en l’espace de six semaines, ils sont appelés à aller à trois reprises aux bureaux de vote. Un déplacement pour faire élire les députés, qui intervient, entre deux autres déplacement de l’électeur au bureau de vote, pour les deux tours de la présidentielle, dont le premier se tient aujourd’hui. Il est à rappeler que le calendrier initial prévoyait la présidentielle en décembre, après les législatives en octobre, mais la mort du président Béji Caïd Essebsi, juillet dernier, a bouleversé les échéances, pour tenir une présidentielle anticipée.
Les 26 candidats en lice pour Carthage ont clôturé, vendredi soir, leur campagne électorale, sur la célèbre avenue Habib Bourguiba, sur fond de musique retentissantes pour certains et des derniers discours de nombreux d’autres, achevant cette course électorale, entre eux, à quelques dizaines de mètres de distance les uns des autres. Pour le candidat perdant de la précédente présidentielle, Moncef Merzouki, il a manifesté une nervosité qui a fait le tour des réseaux sociaux et relayée par la presse locale. La vidéo montre en effet, l’ancien locataire de Carthage et partenaire d’Ennahda, durant le règne de la troïka, au lendemain de la chute de Ben Ali, jeter son micro à la figure d’un journaliste de la chaîne Euronews.
Karima Bennour

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