Le président de la République a beau mobilisé tous les services de l’Etat pour lutter contre la corruption à tous les niveaux d’activité, notamment à travers la moralisation de la vie politique et publique, plus cette même lutte se poursuit, plus on assiste à un phénomène qui semble avoir la peau dure.
Sinon, comment expliquer le fait que malgré le recours à l’argent sale a été banni dans tout acte électoral lors des échéances précédentes, les adeptes de la « chkara » reviennent à la charge avec tout ce qu’implique cette pratique frauduleuse sur l’image de l’institution du Conseil de la nation.
Ainsi, les chiffres donnés hier par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi, qui s’est exprimé à l’APS sur les candidats à la candidature au renouvellement partiel des membres du Sénat, atteste de l’ampleur de ce phénomène. Ce sont en effet 43 dossiers de postulants sur 503 déposés à avoir été rejetés pour cause de lien avec l’argent sale. Charfi précise à ce sujet que le rejet des dossiers de certains candidats et du non remplacement de ces derniers « a provoqué la colère de certains partis politiques participant aux élections du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation ». En réponse aux réserves émises par les concernés, Charfi a souligné que « la loi est claire dans ce sens, d’autant que 29 des cas de rejet concernent des candidats de partis politiques ».
Sur les 43 dossiers rejetés, un seul cas représente un défaut de dossier alors que le reste des dossiers a rapport avec « l’argent douteux ». En revanche, 475 candidats représentant 22 partis politiques et listes indépendantes ont été validés par l’ANP et sont donc en lice pour ces élections sénatoriales qui auront lieu samedi prochain.
Concernant le remplacement des dossiers rejetés, le chef de l’ANIE a indiqué que cette option « n’est pas prévue par la loi électorale, ce qui oblige nécessairement les partis à choisir des candidats qui remplissent toutes les conditions légales ». Dans ce cas, l’ANIE est « obligée » devant la loi de garantir « la transparence, la crédibilité et la légitimité des élections », explique Charfi, précisant « ce dont parlent certains partis politiques, c’est une contestation de la loi et non pas de l’autorité ».
F. Guellil