Le projet de gazoduc transsaharien (TSGP), reliant le Nigeria à l’Algérie via le Niger, fait son chemin, avec l’appui du Nigeria, réaffirmé par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar.
Le ministre nigérian des Affaires étrangères a saisi l’occasion de sa participation à la troisième réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union africaine et de l’Union européenne, pour souligner, il y a quelques jours, dans une déclaration à la presse, l’importance capitale du TSGP pour son pays et pour l’Algérie. « Nous avons perdu beaucoup de temps, mais nous commençons enfin à faire des progrès », a-t-il affirmé. Il a rappelé qu’une réunion a eu lieu il y a environ deux mois entre les ministres de l’Énergie du Nigeria, de l’Algérie et du Niger. » Effectivement, Alger a abrité le 11 février dernier, la 4e réunion ministérielle tripartite de suivi du projet, couronnée par la signature d’importants accords relatifs au TSGP devant accélérer la cadence de réalisation de ce gazoduc, sur lequel misent les trois pays au vu de ses multiples retombées socio-économiques. Le ministre d’Etat chargé des Ressources pétrolières de la République fédérale du Nigeria, Ekperikpe Ekpo, avait alors affirmé, dans une déclaration à la presse au sortir de l’audience que lui a accordée le président Abdelmadjid Tebboune, l’engagement de son pays à assurer le succès du projet du TSGP. Il avait souligné que le Nigeria « ne va pas renoncer au projet du gazoduc transsaharien ». Maintenant, c’est le ministre nigérian des Affaires étrangères qui confirme que le TSGP progresse de manière concrète grâce à une coopération étroite entre les trois pays concernés. Le TSGP offre un tracé direct pour acheminer le gaz nigérian vers l’Europe via le Niger, en bénéficiant de toutes les opportunités offertes par l’Algérie en matière d’infrastructures existantes, notamment son réseau de transport, les complexes de gaz naturel liquéfié (GNL) et les infrastructures de pétrochimie, ainsi que sa position géographique proche des marchés de gaz internationaux. La Banque africaine de développement a exprimé son soutien à ce projet qui s’appuie sur l’expérience de l’Algérie dans l’exportation gazière. Récemment, dans un discours prononcé à Abuja, au Nigeria, lors d’un panel des travaux du NIES 2025, le secrétaire général du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), Mohamed Hamel, a qualifié le TSGP de modèle pour favoriser et promouvoir les investissements transfrontaliers. Pour rappel, le TSGP qui s’inscrit dans le cadre du « Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) », relie les trois pays sur un tracé dépassant les 4.000 km, dont il ne reste à construire que 1800 km de son tracé, principalement au Niger.
Délégation nigériane à l’INESG
Dans le cadre des relations algéro-nigérianes, une délégation de l’Institut national des études politiques et stratégiques (INEPS) du Nigeria effectue, à partir d’aujourd’hui, une visite en Algérie au cours de laquelle elle se rendra dans plusieurs wilayas du pays. Un communiqué de l’Institut national d’études de stratégie globales (INESG) précise que la délégation nigériane se rendra dans le cadre de son séjour en Algérie dans les wilayas d’Alger, Tipasa, Annaba, Ghardaïa, Oran et Boumerdes où elle visitera différents sites et infrastructures économiques, touristiques, maritimes, religieuses et archéologiques, mais aussi des instituts de formation et autres centres de recherche, selon le programme établi par l’INESG Il s’agit notamment du Jardin d’essai d’El-Hamma, de Djamaâ El-Djazaïr, du Musée el-Moudjahid ou encore la Casbah d’Alger. La délégation nigériane visitera également le port d’Annaba, l’usine de transformation du thon dans la même ville, le complexe gazier d’Arzew à Oran, l’École supérieure maritime de Bousmail (Tipasa), le Centre psychopédagogique pour enfants à Ghardaïa ou encore le Centre de formation des métiers de dessalement à Boumerdès.
M’hamed Rebah