Jusqu’à fin octobre 2018, un montant de 4 005 milliards de dinars a été tiré par la Banque d’Algérie dans le cadre du financement non conventionnel, comme recours décidé par le gouvernement une année plutôt, selon le point de situation de la BA publié dans le dernier Journal officiel, sous le numéro 71. Soit, une évolution de 420 milliards de DA en billets de banque tirés en cinq mois, sachant qu’à fin mai de la même année le montant arrêté était de 3 585 milliards de DA. Cette tendance prise dans le recours à chaque fois, si besoin est, à la planche à billets, fait parler les experts du domaine. Non pas dans le domaine financier mais énergétique. Ainsi, selon l’ex-ministre de l’Énergie et ancien P-DG de Sonatrach, Abdelmadjid Attar, se basant sur les derniers indicateurs des marchés pétroliers, la Banque d’Algérie va davantage faire appel à l’émission de nouveaux montants en argent.
Dans ses prévisions, l’expert en Énergie fait référence à un prix de pétrole qui se stabiliserait à 60 dollars le baril. En conséquence, «les revenus de l’Algérie issus des hydrocarbures vont diminuer et le déficit va se creuser», a-t-il analysé pour conclure sur le déficit budgétaire qui fera penser au gouvernement d’autoriser, de nouveau, l’émission d’un montant supplémentaire qui serait en mesure de combler le déséquilibre de la caisse de l’État.
Il convient de souligner que l’analyse de Attar rejoint quelque peu les estimations faites, fin octobre dernier, par le directeur général du Trésor lui-même, qui évoque une option qui ne serait pas nécessaire si la tendance des recettes pétrolières reste alors en l’état. C’est-à-dire, qu’il y aurait recours ou pas, tout dépendra des revenus des hydrocarbures, même si ce responsable a exclu un choix systématique à partir de janvier 2019.
Cette option financière dite «exceptionnelle» adoptée en octobre 2017, et valable pour une période de cinq années, donne la possibilité à la Banque d’Algérie de recourir à la planche à billets pour combler le déficit du Trésor public qui a affichait à cette période 570 milliards de DA. Plus explicite, les montants tirés profiteront au Trésor public qui finance à son tour la dette publique interne et alimentent le Fonds national d’investissement (FNI). Sur le plan économique, le recours au financement non conventionnel vise à rétablir les équilibres macroéconomiques et financiers du pays.
Farid Guellil