La 18e Tripartite, qui s’est tenue dans la wilaya de Biskra, a permis aux participants de dégager une série de recommandations, parmi lesquelles figure la poursuite de la mise en œuvre des engagements pris lors de la précédente Tripartite, ayant trait au Pacte économique et social de croissance. Aussi, la rencontre a été axée autour de la nécessité de mobiliser et de renforcer l’outil national d’investissement, pour bâtir une économie diversifiée et libérée de la dépendance des recettes d’hydrocarbures. Décidément, l’enjeu majeur de l’Algérie est de tracer une feuille de route, afin de diversifier l’économie, et faire, ainsi, face à la chute drastique des hydrocarbures. Néanmoins, afin de faire face à cette «crise», le gouvernement Sellal a décidé de mettre un terme à la retraite anticipée. Mauvaise nouvelle pour les millions de travailleurs algériens. L’annonce, qui a un caractère populaire, n’était pas prévue dans les travaux de ladite Tripartite. En effet, cette dernière a été consacrée à la mobilisation de l’outil national d’investissement dans ce contexte économique difficile, marqué par la chute des prix du pétrole et la raréfaction des recettes fiscales de l’État. Il faut dire qu’une telle décision peut ruiner la paix sociale. À cet effet, la suppression de la retraite anticipée est une mesure dont l’application risque de contrarier le gouvernement et ses deux partenaires de la Tripartite, la Centrale syndicale et le Patronat qui se complaisent dans la recherche de la paix sociale. Dans ce sillage, il a estimé qu’il est «inconcevable que des travailleurs partent à la retraite à 50 ans, ou moins, car ils ont accompli 32 ans de services, alors que la Caisse nationale des retraites prend en charge leurs pensions». Il a ajouté que le gouvernement compte réviser «le système actuel de la retraite anticipée». la décision permettra de redresser la Caisse nationale de retraite (CNR), qui a longtemps été en difficultés financières. Pour rappel, la retraite anticipée a été une des mesures prises dans le cadre de la thérapie-FMI, imposée à l’Algérie en 1995. Cette forme de retraite, en plus de constituer un boulet pour la CNR, prive aussi les entreprises publiques de cadres compétents qui partent à la retraite à 50 ans, pour entamer une nouvelle carrière dans le secteur privé. La décision de suppression du dispositif de retraite anticipée, prise dans le cadre de la Tripartite, renferme, en réalité, un changement important dans le système national de retraite et de sécurité sociale. Pour les connaisseurs dans le domaine, la retraite anticipée a eu comme conséquence des effets négatifs sur le marché de l’emploi et les recettes des Caisses d’assurances. Les pouvoirs publics font état d’une perte annuelle, estimée à 1,5 milliard de dinars, au titre des cotisations à la Sécurité sociale.
Résoudre le problème du foncier industriel
Dans un autre contexte, le chef de l’Exécutif, ainsi que des membres de son gouvernement, la Centrale syndicale et les représentants du Patronat national, public et privé, étaient unanimes quant à l’impératif de trouver des solutions réelles pour faire face aux effets de la baisse des cours mondiaux du pétrole sur l’économie nationale. Ainsi, le soutien de l’investissement national productif devrait constituer une de ces solutions à travers l’amélioration de l’environnement de l’Entreprise. Dans cette optique, la question du foncier industriel, principale entrave aux investissements, devrait être «définitivement prise en charge dans les six prochains mois», a assuré Sellal. «D’ici à six mois, nous allons résoudre définitivement le problème du foncier industriel», a-t-il promis, ajoutant que des instructions «strictes» ont été données aux walis et aux présidents des Assemblées populaires communales (APC), pour la création de nouvelles zones d’activités industrielles.» Il faut régler le foncier pour pouvoir faciliter davantage la création d’entreprises’’, a insisté Sellal, assurant que la question du foncier sera ‘‘une bataille gagnée dans six mois». Il a tenu à rappeler que le gouvernement serait rigoureux dans la gestion de ce foncier, citant la disposition de la LFC-2015 qui taxe les terrains non exploités après trois ans de leur octroi. Une rencontre d’évaluation avant fin 2015 De surcroît, le chef de l’Exécutif a, par ailleurs, annoncé qu’une nouvelle rencontre regroupant le gouvernement, la Centrale syndicale et les représentants du Patronat national est prévue avant la fin de l’année en cours, pour évaluer la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de la Tripartite de Biskra, ainsi que ceux liés au Pacte économique et social de croissance, adopté en 2014. Sellal n’a défini ni la date ni le lieu de cette future rencontre.
Lamia B. et APS