Une omerta, à tout le moins douteuse, entoure ce secteur, noble entre tous, symbole de notre bravoure, de nos traditions ancestrales et même de notre religion. Sinon, comment expliquer que toutes nos tentatives pour récolter des informations sur la réunion qui a eu lieu ce dimanche au siège du ministère de tutelle se soient heurtées à un hermétique et insondable mur de silence. L’explication la plus plausible est à rechercher sans doute au niveau des personnes conviées à cette rencontre qui, du coup, en devient carrément énigmatique, mais aussi et surtout anecdotique. Le président du Conseil professionnel du cheval (CWIF), Sofiane Boumediene, commence en effet par relever que seule une poignée de personnes, environ quatre ou cinq, étaient présentes à cette rencontre. Notre interlocuteur, indigné par un ancien DG de la SCHPM) (société des courses hippiques et du pari mutuel), y était convié en effet. En qualité de quoi, et sur quelle base, cet ancien responsable a pris part à cette réunion. Si c’est en tant qu’expert que celui-ci a été retenu dans cette « short-list », force est de relever que le concerné, Ahmer Rayane en l’occurrence, n’a rien fait pour sauver la SCHPM de la ruine. Pis encore, bien après que les caisses de la SCHPM eurent été renflouées par l’État, elles ont vite fait d’être vidées de nouveau du fait, présumons-nous, de la mauvaise gestion des uns, et de l’incompétence des autres. Toujours est-il qu’il devient légitime de se montrer suspicieux vis-à-vis de cette rencontre au regard du passif de certains présents, mais aussi et surtout du fait que les professionnels, ceux qui connaissent bien le monde du cheval, en ont été exclus. A-t-on voulu cacher des choses au premier responsable de ce secteur en procédant à un choix aussi discutable concernant les personnes admises à cette rencontre. Au reste, cette dernière semble carrément frappée du sceau du secret puisqu’en tentant de prendre langue avec le DSV (directeur du service vétérinaire au niveau du ministère de l’Agriculture, Karim Boughanem, celui-ci nous a renvoyé vers le standard téléphonique de cette institution, ce qui représente une manière peu élégante de botter en touche, et de refuser d’aborder frontalement un sujet aussi pour le devenir du secteur équestre. Même son de cloche du côté du directeur de la jumenterie de Tiaret, présent lui aussi à cette rencontre. Prétextant la visite d’une délégation de la Garde républicaine, notre interlocuteur nous a demandé de rappeler plus tard, pour ne plus répondre à nos appels par la suite. À croire que l’on cherche bel et bien à escamoter d’indicibles choses. Sofiane Boumediene, lui, en est carrément convaincu. Voilà pourquoi il lance, par notre biais, un pressant appel au président Abdelmadjid Tebboune. C’est ce dernier, nous informe Sofiane Boumediene, qui avait lancé, dès 1985, quand il était encore wali de Tiaret, le festival national du cheval. Et de conclure que les éleveurs, venus à ce domaine par passion, et non par appât du gain, mangent leur pain noir depuis le début de cette pandémie de coronavirus et l’arrêt des courses hippiques qui en avaient résulté. Il est, dès lors, urgent de voler au secours de ce secteur qui se trouve au bord de l’agonie. Or, pour le faire, il est capital de ne plus agir derrière les rideaux, clandestinement, serait-on tentés de le dire, et de faire appel aux professionnels , qui ont tant de choses à dire, et à faire surtout…
Mohamed Abdoun