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SAÏD AYACHI, PRESIDENT DU CNASPS, SUR L’AGRESSION MAROCAINE A EL GUERGUERAT : « L’attaque contre les civils sahraouis était préméditée »

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Le président du comité algérien de Solidarité avec le peuple Sahraoui, Saïd Ayachi, a estimé, hier, lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale chaîne 3, que le Front Polisario est en légitime défense en répliquant aux attaques marocaines pour protéger sa population et ses terres après le viol, au vu et au su de la communauté internationale, par la partie marocaine du cessez-le-feu conclu en 1991 avec le Maroc, sous l’égide des Nations unies, et à présent « nous sommes dans une situation de guerre entre le Front Polisario et le Maroc et donc le retour à la case de départ». Toutefois, affirme l’intervenant, la dégradation de la situation était plutôt prévisible et les indices ne manquaient pas bien avant le coup de force de l’occupant marocain et son intervention militaire dans le zone tampon de Guerguerat. « L’attaque marocaine contre les civils sahraouis dans la zone tampon d’El Guerguerat était préméditée car le Roi du Maroc a bel et bien menacé d’une telle intervention lors d’un discours tenu récemment », a rappelé l’hôte de la chaîne 3. Plus explicite, il affirme, que le Maroc, et afin d’éviter d’être accablé par les uns et les autres, a lâché en premier, des militaires habillés en civils pour réprimer les manifestants sahraouis, donc il y a bien une préméditation, et parallèlement à l’attaque, ajoute-t-il, des « Beltaguias marocains », l’armée marocaine achemine des armes et ouvre deux autres brèches dans le mur de séparation. « Tout cela a été donc complètement planifié à l’avance, pourtant, enchaîne-t-il encore, les sahraouis n’avaient pas cessé d’interpeller les instances internationales sur les violations récurrentes marocaines des territoires libérés, mais personne n’est intervenue », a-t-il regretté en substance. Sur la question de savoir s’il s’agit-là d’un échec de la Minurso chargée d’organiser le référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui, l’intervenant l’a qualifié d’un échec « patent » puisque, explique-t-il, les violations marocaines sont multiformes au niveau des territoires occupés du Sahara occidentale. Des violations vérifiées, documentées, et chiffrées par les différentes ONG internationale (Amnesty internationale, Human Right Watch)- entre autres, et même par le Parlement européen, le département d’Etat US, le rapporteur spécial des Nations unies pour ne citer que ceux-là, en plus de l’exploitation illégale des richesses naturelles des sahraouis. « Mais le Maroc n’a jamais été rappelé à l’ordre pour cesser ces violations », s’est-il indigné. La Minusro, rappelle la même source, chargée d’abord d’assurer une atmosphère sécurisée pour la tenue du referendum et son organisation, est restée inactive et non réactivée par le Conseil de sécurité, alors que le référendum sur l’autodétermination du peuple est la base même du cessez-le-feu, car c’est sous cette condition que les sahraouis avaient accepté d’arrêter les combats, et de ratifier le cessez-le-feu, d’autant plus qu’il s’agit d’un droit international. « On a même commencé les étapes d’identification des votants, avant que cette opération ne soit gelée par le Roi Hassan II en 1997 et depuis, c’est un enchaînement des rounds de négociations formels et informels entre les deux parties, selon d’ailleurs le bon vouloir du Maroc qui a tenté sans cesse d’entraîner l’Algérie et la Mauritanie dans ce conflit, alors qu’ils sont réellement des pays intéressés mais non concernés par le conflit », a-t-il retracé comme pour débusquer les manœuvres marocaines qui font en réalité obstacle à la tenue de ce référendum.
Et d’ajouter plus loin : « depuis ce temps, le Maroc s’est adonné à la manœuvre, la fuite en avant, les entraves contre l’envoyé spécial des Nations unies, contre la Minurso qu’il a d’ailleurs démantelée en renvoyant la partie civile de celle-ci -86 personnes et seules 26 sont revenues-, imposant même à celle-ci des passeport qu’il tamponne et que son personnel soit doté de véhicules portant des immatriculations marocaines.
« En gros c’est le Maroc qui dicte la loi à la Minurso. D’ailleurs pour les Sahraouis, elle est devenue une police de circulation à la frontière. Depuis 18 mois les sahraouis attendent l’envoi d’un envoyé spécial onusien dont la mission est justement de redynamiser les négociations. Un émissaire qui tarde à débarquer d’ailleurs, alors qu’en l’absence de cet émissaire il ne peut y avoir de négociation ; ce qui met le Maroc dans une position confortable. Il y a donc une sorte de déception immense pour les sahraouis et aujourd’hui que le Maroc a violé le cessez-le-feu, les sahraouis n’ont d’autre choix que de répliquer », a résumé l’invité de Radio d’expression française. Pour M. Ayachi, l’entêtement marocain et sa persistance à ignorer toutes les résolutions onusiennes ne peuvent s’expliquer que par de forts soutiens dont il bénéficie au sein du Conseil de sécurité car aucun pays au monde ne peut agir de la sorte s’il n’est pas bien protégé. « Si le Maroc n’avait pas un soutien puissant au niveau du Conseil de sécurité, il ne pourrait jamais agir ainsi et ce soutien est chapeauté par la France. Nous assistons donc à une quasi-impunité du Maroc dans tout ce qu’il entreprend dans le dossier du Sahara occidental, que ce soit en violation des droits de l’homme ou en spoliation des ressources naturelles de cette région.
Il en veut pour preuve d’ailleurs, les deux arrêts bien clairs de l’Union européenne en ce qui concerne l’illégalité de l’exploitation des ressources naturelles sahraouies par la partie marocaine, mais la France très prépondérante au sein de bloc européen, a entraîné avec elle l’Espagne pour contourner ces arrêts de justice et signer d’autres accords avec Rabat. Concernant l’ouverture d’un consulats au Sahara occidental, M. Ayachi a souligné qu’aucun pays au monde ne reconnait la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et à travers cette démarche le royaume Chérifien cherche à se donner une légitimité internationale sur sa présence au Sahara occidental » avant de rappeler que le Maroc et Israël sont pratiquement les deux seuls pays au monde qui ne respectent jamais les résolutions du Conseil de sécurité et qui défient la communauté internationale en piétinant toutes les résolutions onusiennes et faisant fi des questions des droits de l’homme dans les territoires occupés.
Brahim Oubellil

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