La solidarité internationale « active et agissante » soutient en permanence les Sahraouis dans leur lutte légitime pour l’indépendance et l’autodétermination, a déclaré le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Said Layachi. Lors d’une visioconférence sur le Sahara occidental, Layachi a passé en revue le rôle et actions du mouvement international de solidarité avec le peuple sahraoui, citant, notamment le cas du CNASPS.
« Il est évident que dans leur lutte, les Sahraouis ne sont pas seuls, comme l’étaient dans le passé les Algériens, Sud-africains, Angolais et autres mouvements de libération », a-t-il indiqué, assurant que « la solidarité internationale active et agissante les soutiendra en permanence. Toutes les femmes et hommes épris de justice et de liberté les accompagneront jusqu’à la victoire finale ».
À ce titre, le président du CNASPS, a rappelé que la position de l’Algérie concernant la question sahraouie « n’a pas changé d’un iota depuis 1963 ».
Cette position « constante » découle, pour lui, de deux principes majeurs. Le premier étant, dit-il, « sa fidélité aux principes directeurs de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie s’opposant à toute forme de colonisation, d’occupation ou d’exploitation ». Le deuxième référent c’est, bien entendu, son respect du Droit international, notamment le droit des peuples coloniaux à l’autodétermination et à disposer d’eux-mêmes consacré dans un texte des Nations-unies (résolution 1514 du 10 décembre 1960).
L’ntervenant a noté, en outre, que c’est sur cette « base immuable, que l’Algérie s’est trouvée naturellement engagée, peuple et gouvernement, aux côtés des Sahraouis dans leurs revendications légitimes à décider librement de leur destin ».
Cet engagement de l’Algérie, insiste M. Ayachi, « n’est pas pour étonner, puisque cela a déjà été le cas peu d’années auparavant pour 17 mouvements de libération africains et non africains luttant pour leur indépendance et leur liberté ». « Ils ont tous trouvé sans exception aide et assistance multiforme auprès de l’Algérie dans leur juste combat. Il en a été de même pour le Front Polisario, représentant unique et légitime du peuple Sahraoui », a-t-il ajouté, lors de ce symposium politique organisé par la Coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco).
Parce-que, il s’agit-là, soutient-il, « d’un combat légitime, leurs revendications sont justes et conformes à la légalité internationale et confortées chaque année par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de la quatrième Commission des Nations unies ». Au fil du temps le Comité est devenu l’émanation du soutien populaire algérien à la lutte du peuple sahraoui. C’est via ce canal, soutient-il, que « s’exprime la solidarité avec les Sahraouis ».
Unissant leurs efforts et leurs moyens, les acteurs de la solidarité permettent, d’après lui, au CNASPS d’organiser annuellement au bénéfice des Sahraouis « des activités culturelles, sociopolitiques et d’autres actions à titre humanitaire ».
L’on citera à titre d’exemple, l’organisation chaque année d’une université d’été pour les cadres du Front Polisario et de la RASD. Outre l’organisation, selon la conjoncture, de semaines de solidarité, organisées, chaque année, (sauf empêchement) une Conférence internationale sur « le droit des peuples à la résistance: le cas du peuple sahraoui » qui réunit des participants de toutes catégories venant du monde entier.
Le CNASPS, comme le souligne aussi son président, plaide chaque année devant la 4eme Commission de l’Assemblée générale de l’ONU en faveur de la cause sahraouie et prend part avec une forte délégation à chaque Conférence EUCOCO.
Aussi, le CNASPS, comme en témoigne son président, ne rate aucune occasion pour exiger des Nations unies d’ »appliquer concrètement leurs résolutions portant décolonisation et d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental ». De plus, le comité n’a eu de cesse de « dénoncer la spoliation des ressources naturelles du Sahara occidental (…), et les violations répétées et documentées des droits de l’Homme au Sahara occidental ainsi que le sort inacceptable réservé aux prisonniers politiques sahraouis ».
« Ce sont ces actions conjuguées aux efforts de tous les comités de soutien du Mouvement international de solidarité avec le peuple sahraoui qui accompagnent les Sahraouis dans leur juste combat pour la dignité et la liberté », a assuré encore le président du CNASPS.
M. B.
PÊCHE
L’UE se prononcera avant la fin de l’année
La Commission européenne va tenir, avant la fin de l’année, ses premières audiences sur l’arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE) qui a conclu que l’accord de pêche UE-Maroc n’est pas applicable au Sahara occidental et à ses eaux adjacentes, a annoncé mercredi l’avocat du Front Polisario, Gilles Devers.
S’exprimant lors d’une visioconférence sur le thème : « Sahara occidental : une année après la démission de l’Envoyé onusien Horst Köhler. Quel avenir pour le plan de règlement ? », Me. Devers a indiqué que « s’il n’y avait pas eu de Covid-19, on aurait pu avoir déjà de premiers éléments de réponse de la part de la Commission européenne concernant la décision de la CJUE et les conditions procédurales de son exécution ».
Toutefois, il a affirmé que « le processus est en cours et que la Commission européenne va tenir ses premières audiences concernant la question, avant la fin de l’année, une initiative à laquelle participent la France et l’Espagne ». « Certains points seront débattus à huis-clos d’autres publiquement », a précisé M. Devers.
À ce titre, l’avocat du Front Polisario près les tribunaux européens a émis le souhait que soit organisée une réunion rassemblant des leaders sahraouis et des acteurs de la solidarité internationale pour « définir les points à discuter » lors des prochaines audiences au sein de le Commission européenne, arguant que ces derniers (leaders sahraouis et des acteurs de la solidarité internationale) « ont de solides arguments à faire valoir ».
Il a par ailleurs, mis en lumière l’existence d’ »une grande propagande qui se répand actuellement et qui donne l’impression que le Maroc et l’ami de la France, de l’Espagne et bien d’autres pays », et donc jouit de leur « soutien absolu » s’agissant de la question sahraouie, mais ce n’est pas le cas, insiste Me. Devers, arguant que « la France, en tant qu’État membre, avait approuvé en 2016 la décision de la Cour de justice ». « Le temps a changé pour le Maroc », a-t-il rétorqué.
M. B.