À l’occasion de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, le Collectif des défenseurs sahraouis des droits humains au Sahara occidental (CODESA) a tiré la sonnette d’alarme sur les pratiques systématiques de torture exercées par les autorités d’occupation marocaines à l’encontre des civils sahraouis.
Le collectif a exhorté la communauté internationale à mettre en place un mécanisme indépendant chargé d’enquêter sur les méthodes de torture utilisées, en dénonçant l’impunité dont jouissent les responsables de ces graves violations des droits de l’Homme. Le CODESA affirme que ces abus sont directement liés à la politique de répression visant à étouffer la revendication sahraouie du droit à l’autodétermination, un droit pourtant reconnu par le droit international. « La torture, les traitements cruels, inhumains ou dégradants ne sont pas des actes isolés, mais relèvent d’une stratégie délibérée pour briser la résistance pacifique du peuple sahraoui », déplore l’organisation. Dans son communiqué, le collectif dresse un tableau alarmant de la situation sur le terrain. Il cite de nombreux témoignages de Sahraouis arrêtés arbitrairement, battus, humiliés et parfois soumis à des techniques de torture dans des centres de détention secrets ou lors de leur garde à vue. Parmi ces victimes figurent des défenseurs des droits humains, des militants pacifiques, des étudiants, mais aussi de simples civils. Plusieurs cas documentés font état de sévices physiques, de privation de sommeil, d’isolement prolongé, de violences sexuelles et de menaces à l’encontre des familles. Face à cette situation, le CODESA réclame des mesures urgentes, notamment une assistance médicale et psychologique pour les victimes, ainsi que des compensations justes et appropriées. Le collectif insiste également sur la nécessité de traduire en justice les auteurs de ces actes, quels que soient leur statut ou leur rang au sein de l’appareil sécuritaire marocain. « Il est impératif de briser le cycle de l’impunité qui prévaut dans les territoires sahraouis occupés. L’absence de sanctions contre les tortionnaires envoie un message dangereux et renforce la politique coloniale de terreur », martèle le collectif. Le CODESA appelle à l’ouverture d’une enquête internationale indépendante sur le réseau de prisons et de centres de détention secrets opérés par le Maroc. Il demande que les organisations internationales spécialisées, telles que le Comité international de la Croix Rouge (CICR), l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et le Comité des Nations unies contre la torture, puissent accéder librement à ces lieux de détention. Le collectif exhorte également le Groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées ou involontaires, le Rapporteur spécial sur la torture, le Fonds de réadaptation pour les victimes de la torture, ainsi que toutes les entités concernées, à prendre des « mesures immédiates, concrètes et efficaces » pour mettre fin à l’usage de la torture contre les Sahraouis et garantir la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques sahraouis détenus dans les prisons marocaines. Par ce plaidoyer, le CODESA espère briser le silence entourant les souffrances infligées au peuple sahraoui sous occupation, et mobiliser la communauté internationale autour d’un principe fondamental : l’interdiction absolue de la torture. Le collectif conclut son communiqué en réaffirmant son engagement indéfectible à documenter, dénoncer et combattre toutes les formes de violence institutionnalisée, et à œuvrer pour la justice et la dignité du peuple sahraoui.
M. Seghilani