De Hauts responsables de la Banque d’Algérie ont démenti, hier, l’annonce de fuite de capitaux vers l’étranger, tout en indiquant, dans ce sens, que l’octroi de crédits bancaires aux opérateurs relève des seules prérogatives des banques commerciales et obéit à des procédures et des règles établies par ces mêmes banques, conformément aux lois et réglementations en vigueur.
C’est suite à de nombreuses voix qui se sont élevées, ces derniers temps, pour mettre en garde contre ces pratiques illicites, parmi elles, celle de l’avocat Mokrane Aït Larbi, que les cadres banquiers ont réagi pour apporter des mises au point. L’avocat en question avait en effet attiré l’attention et alerter les magistrats sur ces pratiques à travers une lettre ouverte adressée au procureur de la Cour d’Alger et publiée sur sa page Facebook. Dans le même sillage, et comme réponses aux accusations de Aït Larbi, ces mêmes responsables ont tenu à soutenir que les opérations de transfert de capitaux s’effectuent dans le cadre des relations financières du pays avec le reste du monde dans trois cas principalement. Le premier concerne la couverture de biens et services conformément à la législation et à la réglementation régissant le commerce extérieur et les changes en vigueur et selon des procédures établies. Ainsi, les banquiers insistent que toutes les banques sont tenues de veiller au respect de cette réglementation et de ces procédures. Ces derniers n’ont pas manqué d’indiquer, également que toute opération d’importation doit être préalablement domiciliée auprès d’une banque, ajoutant, par les mêmes arguments que le transfert, au titre du paiement de l’importation concernée, intervient à la réception, par la banque, des documents attestant la bonne exécution de l’opération.
Plus explicites, ces responsables ont détaillé que la Banque d’Algérie exerce, régulièrement des contrôles a posteriori et établit, le cas échéant, des procès-verbaux d’infraction qui sont transmis aux juridictions compétentes. Le deuxième cas concernant le transfert de capitaux, porte sur la couverture d’un investissement à l’étranger effectué par un opérateur résidant en Algérie. Quant au troisième cas souligné par les responsables de Banques nationales, il intervient dans le cadre du transfert des dividendes liés à des investissements directs étrangers en Algérie, affirment-ils, tout en soulignant, en revanche, que ces opérations obéissent également à une législation et une réglementation strictes. En conséquence, soutiennent-ils, le prétendu emballement des transferts de capitaux par le canal bancaire «est dénué de tout fondement.»
Mehdi Isikioune