Les membres de l’Opep et les pays producteurs hors cette organisation, dont la Russie, se sont réunis, hier, dans la capitale autrichienne, en vue de dégager la voie pour la mise en œuvre de l’Accord de l’Opep conclu, septembre dernier, à Alger, puis finalisé et officialisé, fin novembre dernier, à Vienne.
L’optimisme des présents était de mise, hier, de voir les pays hors cartel adhérer à la dynamique de l’Accord de l’Opep sur la réduction de sa production pétrolière, dès janvier prochain, pour stabiliser le marché mondial. La Russie qui s’est engagée à suivre la voie empruntée par l’Opep, décidant de réduire sa production de l’or noir de 1,2 million de barils par jour mb/j, son rôle est aussi déterminant pour voir les autres pays producteurs non membres du cartel rejoindre cette dynamique pour la stabilisation du marché mondial, et voir le prix du baril plus stable et raisonnable. Tout le monde était présent, hier à Vienne, à la rencontre entre l’Opep et les autres pays producteurs non Opep, dont près de douze, selon le secrétaire général de l’Organisation, Mohammed Barkindo, à savoir la Russie, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, Oman et Mexico, et parmi les invités figurent aussi la Bolivie, Brunei, la Colombie, le Congo, l’Égypte, Trinidad et Tobago, le Turkménistan et l’Ouzbékistan. Co-présidé par le président de l’Opep, Mohammed Al-Sada, le ministre qatari de l’Énergie, et Alexandre Novak, ministre russe de l’Énergie, le conclave a été en mesure d’avancer sur les questions clés, notamment l’engagement des pays non-membres de l’Opep à réduire leur production, à l’instar de Moscou. Peu avant le début des travaux, le ministre russe avait indiqué, à la presse, que les pays non Opep «allaient signer» au terme de leur réunion avec l’Opep un accord sur «la limitation de la production», assurant, plus loin, que le rendez-vous de Vienne «sera couronné de succès». Réaffirmant que son pays s’achemine à réduire de 300 000 b/j sa production de l’or noir, pour s’inscrire dans la dynamique enclenchée par l’Opep, visant le rééquilibrage du marché mondiale, déstabilisé par une offre excédentaire, causant la chute du prix du baril, Alexandre Novak a indiqué qu’«il n’y ait pas de risque que cette réunion ne réussisse pas», avant d’ajouter que: «Nous sommes déjà parvenus à un accord sur le principe de réduire 600 000 barils/jour par les pays non-Opep», et de rappeler, poursuit-il, «la Russie va réduire 300 000 barils/jour, donc la moitié de l’effort de réduction». Laissons voir si cette part de réduction des pays non membres de l’Opep «pourrait aller au-delà des 600 000 barils prévus», lors des discussions entre les pays de l’Opep et hors Opep, a-t-il soutenu.
La veille, le ministre du staff gouvernemental de Sellal, en charge de l’Énergie, s’est dit «optimiste» de voir la réunion Opep et non Opep de Viennne consolider l’Accord d’Alger, après avoir souligné «la nécessité pour les pays Opep et non Opep de coopérer, et de joindre leurs efforts pour stabiliser le marché pétrolier, dans l’intérêt des producteurs et des consommateurs». Ne manquant pas de mettre en avant les efforts conjoints des pays Opep et non Opep, visant à stabiliser le marché, notamment en ajustant leur production. Affichant le même optimisme, la veille, le SG de l’Opep, Mohammed Barkindo, à son arrivée, vendredi au siège de l’Opep à Vienne, a estimé qu’un accord avec les prodcuteurs non Opep, portant sur une réduction de 600 000 barils, est possible, avant de souligner, «et même plus», avait-il déclaré.
Rappelant que l’Accord de l’Opep porte sur la réduction de la production du cartel de 1,2 mb/j, en la ramenant à un plafond de 32,5 mb/j pour six mois, à compter de janvier prochain. Par ailleurs, une des recommandations du Comité technique de haut niveau de l’Accord d’Alger, mis en place en septembre dernier,portant l’institution nalisation d’un cadre de coopération entre l’Opep et les pays producteurs de pétrole non membres de l’Opep, adoptée par la conférence de l’Opep. Il sera question de cadre de rencontre, sur une base «régulière et durable», au regard de l’importance de l’adhésion d’autres pays producteurs à l’Accord, et dont le conclave d’hier, de Vienne, marque une première dans ce sens; la dernière réunion entre Opep et non-Opep a eu lieu en 2002.
Karima Bennour
