En se déliant des engagements que lui dicte son statut d’ancienne « puissance administrante de juré », le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez, a foulé aux pieds les résolutions du Conseil de sécurité et de l’assemblée générale de l’Onu qui insistent toutes sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à s’exprimer par voie référendaire sur son avenir. L’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani, a rappelé d’ailleurs cette position de principe qui devait guider l’action de l’Espagne dans les efforts pour le règlement équitable de ce conflit et dans lequel elle assume une grande part de responsabilité de par son statut d’ancienne puissance coloniale.
Il a qualifié les propos du chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez à propos du soutien espagnol à la proposition d’une large autonomie des territoires sahraouis sous la bannière marocaine qu »Il s’agit de propos formulés avec une légèreté déconcertante, qui correspondent à la volonté de s’auto-absoudre de la lourde responsabilité personnelle dans l’adoption de ce surprenant revirement sur la question du Sahara occidental qui rompt avec la position d’équilibre traditionnelle de l’Espagne », a souligné Belani.
Il ajoutera dans le même sens qu’en se dédouanant, de manière aussi candide, il a laissé entendre que la nouvelle position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental est conforme aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et qu’elle s’aligne également avec la position d’autres pays.
En ce faisant, il semble oublier que l’Espagne a une responsabilité particulière, tant sur le plan moral que juridique en sa qualité de puissance administrante de juré (statut rappelé en 2014 par l’Audiencia nacional) et en sa qualité de membre du Groupe des amis du Sahara occidental auprès du secrétaire général des Nations unies ».
Belani ne manquera pas de souligner que Pedro Sanchez est en train de cultiver des amalgames en tentant de faire croire que la position de son gouvernement est conforme à celle exprimée par plusieurs pays. « Comparer la position du gouvernement espagnol avec certains pays sur l’autonomie est « abusive et ne reflète pas la réalité », a indiqué Belani tout en rappelant que l’administration américaine évoque une approche potentielle, quand la France indique que c’est une base et que le gouvernement allemand la qualifie de « base possible ».
« On est bien loin de l’affirmation péremptoire au sujet de l’autonomie qui serait la base la plus sérieuse, réaliste et crédible, ce qui équivaut à la reconnaissance indue de la marocanité du Sahara occidental, un territoire non autonome dont le statut final reste à déterminer et qui est éligible à l’autodétermination conformément à la légalité internationale », a indiqué Belani. Abordant le sujet du retour de l’ambassadeur d’Algérie en Espagne à son poste à Madrid , l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a affirmé que « ce retour sera tranché souverainement par les autorités algériennes dans le cadre de clarifications préalables et franches pour reconstruire une confiance sérieusement abîmée sur la base de principes clairs, prévisibles et conformes au droit international ».
Quant à ceux qui spéculent naïvement sur une colère passagère de l’Algérie, ils ne sont pas en phase avec la réalité », a-t-il précisé.
Slimane B.
