Accueil ACTUALITÉ Réforme de l’école : l’heure de vérité a-t-elle sonné ?

Réforme de l’école : l’heure de vérité a-t-elle sonné ?

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La réforme du système éducatif algérien est, ces derniers jours, sur toutes les langues. Et pour cause, après la clôture des travaux de la conférence nationale sur l’évaluation l’heure est donné à faire le bilan des recommandations. Des recommandations qui ont porté, essentiellement, sur les moyens d’améliorer les prestations de l’école en redonnant aux examens de fin d’année leurs lettres de noblesse. L’épilogue de deux jours de travaux qui avaient réuni plus d’une centaine de participants a été un long, mais intéressant et a porté, entre autres, sur les faiblesses du secteur, ses inquiétudes, mais également ses espoirs et sa volonté de préserver le caractère républicain de l’école algérienne et de la relancer sur des bases modernes, selon les standards internationaux et pour la préparation des futures élites du pays. Réduction de la durée du Baccalauréat algérien afin qu’il devienne moins stressant, la mise en place d’un Baccalauréat professionnel, annulation de l’examen de cinquième année et son remplacement par un système d’évaluation efficace pour connaître le niveau des élèves et mise sur pied d’académies dans chaque wilaya, sont en clair, les recommandations issus de la conférence citée en haut. Ainsi donc, le  Baccalauréat devrait être revu et réorganisé et ce, «dans l’intérêt des candidats». Selon le ministère de l’Education nationale, la priorité serait de “relever le niveau du Bac et de donner davantage de crédibilité à cet examen qui a été dévoyé à cause de l’instauration de certaines pratiques comme la limitation du seuil des leçons à apprendre”. La mise en place du baccalauréat professionnel en Algérie est une option sur laquelle planche actuellement le ministère de l’Education nationale, a indiqué Messeguem Medjadi, inspecteur général du ministère. « Nous planchons actuellement sur la mise en place du baccalauréat professionnel et nous souhaitons aboutir à cet objectif en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et celui de l’Enseignement et de la Formation professionnels », a indiqué M. Messeguem.
« Il s’agit d’une option à laquelle le ministère de l’Education nationale adhère, car le bac professionnel est aussi un moyen d’aller vers l’université », a-t-il dit, appelant à une « harmonie » entre les trois ministères concernés pour que ce bac « devienne une réalité ». Pour le même responsable, la mise en place du bac professionnel est « importante », car, a-t-il expliqué, « il y va de l’avenir d’une bonne partie de notre population scolaire qui se trouve actuellement sans profil ». Il a relevé qu’il y a des élèves qui sont dans l’enseignement secondaire et orientés vers une formation académique, alors que le profil de l’enseignement professionnel est le plus indiqué pour eux.
Par ailleurs, des participants ont proposé de s’appuyer, à 50%, sur des questions de compréhension générale lors des examens du Bac et de reprendre la feuille d’évaluation continue, afin de permettre au bachelier de bénéficier de notes supplémentaires bénéfiques pour son orientation universitaire. Les intervenants ont, par ailleurs, mis en exergue la nécessité d’instaurer un Baccalauréat professionnel. Concernant l’examen de fin du cycle primaire (ex-6ème), il sera supprimé et remplacé par un système d’évaluation à même de déterminer le niveau et les aptitudes de chaque élève (lecture, écriture et calcul), au terme de cinq années d’études, sans pour autant devoir passer une épreuve. Le suivi permanent des élèves en primaire devrait être, selon les conférenciers, une stratégie à adopter dès la première année fondamentale, a-t-on souligné.
D’autre part, plusieurs experts ont, dans l’atelier sur le cycle primaire, mis l’accent sur la nécessité de la prise en charge de la santé de l’enfant, notamment sur le plan psychologique dans la mesure où le cycle primaire marque les premiers pas de l’enfant dans le monde scolaire et de l’acquisition de la connaissance.

L’École algérienne est en mesure de réaliser un « bond qualitatif »
Dans un autre sillage, très optimiste, et dans le cadre de cette vision de réforme de l’école, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a affirmé à l’issue des travaux de la dite-conférence que l’École algérienne était en mesure de réaliser un « bond qualitatif » à condition de mobiliser les ressources nécessaires. « Nous pouvons réaliser le bond qualitatif escompté par notre société, d’autant que l’État algérien n’a jamais lésiné sur la mobilisation des moyens nécessaires pour faire de notre École un succès et promouvoir le système éducatif au rang des systèmes développés », a-t-elle rassuré.
Mme Benghebrit a appelé les partenaires sociaux à accompagner le secteur de l’Education dans la démarche de la « construction d’une École moderne dont le rôle sera à la fois, de former des compétences capables de contribuer au développement du pays et d’inculquer les valeurs morales et le sens de citoyenneté aux élèves ». Néanmoins, il est à noter que pour l’instant ce ne sont que des recommandations soumises à l’appréciation de la ministre Nouria Benghebrit et son cabinet. Toutefois, il est clair que la ministre chargée du secteur a demandé et encouragé ce genre de rencontres, afin d’associer la profession à des choix qui vont être faits pour améliorer le management du système éducatif et son contenu. Sur ce point, il est attendu que Nouria Benghebrit précise dans les prochaines semaines, sans doute à la veille de la prochaine rentrée des classes, ses intentions et l’usage qu’elle compte faire précisément des recommandations qui sont désormais entre ses mains. L’objectif et le défi sont ceux de la qualité !
Lamia Boufassa

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