Sur la création du GPRA, en 1958, le membre et porte-parole de la délégation algérienne aux négociations d’Evian, Rédha Malek, a fait savoir que ce «n’était pas une création artificielle, mais plutôt une entité enracinée dans le sol algérien et une récompense au peuple algérien qui a ressuscité l’État». Invité à animer la conférence-débat organisée par la fondation Slimane Amirat, samedi dernier, au Palais de la Culture, sur la création du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et les accords d’Évian, Rédha Malek est revenu, longuement sur les circonstances de la création et le rôle du GPRA. Crée dira-t-il « à mi-chemin entre le 1er novembre 1954 et le 19 mars 1962 », le porte-parole de la délégation algérienne aux Accords d’Evian, dira que la force et les capacités du GPRA ont « ressuscité l’État algérien » dépassant ainsi le pouvoir colonial français. Pour Rédha Malek si l’on parle du GPRA c’est pour « dire qu’il y avait des principes fondateurs de la Révolution algérienne qui ont été efficaces et positifs » a-t-il affirmé, lesquels principes « ayant permis à l’Algérie d’avoir un État souverain » et d’avertir que « si on commence à jouer avec ces principes on aboutira à des situations dangereuses ». Faisant preuve d’une capacité de mémoire, lui qui a atteint les 84 ans, Rédha Malek a rappelé, devant une assistance nombreuse, des anciens combattants et condamnés à mort, des chercheurs et de représentants de la société civile et des professionnels des médias, des faits ayant marqué la période des négociations d’Evian, avant, durant et même après. Récusant l’idée de l’existence des clauses « secrètes » dans les accords d’Evian, Rédha Malek a précisé, par ailleurs, que les accords prévoyaient que la France « abandonnerait ses expériences nucléaires dans le Sahara Algérien au bout de trois ans » après l’indépendance de l’Algérie. Celui qui a été un des membres de la délégations algérienne aux négociations d’Evian, en réponse à une question sur l’assassinat du martyr Abane Ramdane, outre qu’il a déploré la perte « d’un homme d’une grande valeur », Rédha Malek dira que « nous avons énormément regretté » la mort de celui qui a été l’architecte du Congrès de la Soummam. Et d’ajouter que « la révolution devait continuer son chemin » pour atteindre l’objectif principal qu’elle s’est fixée, à savoir l’indépendance de l’Algérie. La création du GPRA a été un coup dur pour le colonisateur français, a tenu à souligner notre interlocuteur. Le premier responsable politique et militaire du système colonial en Algérie, en cette période, le général De Gaulle, en l’occurrence était, « effrayé par les reconnaissances du GPRA par les pays arabes et africains » a affirmé Rédha Malek. « De Gaulle voulait mettre le paquet et en finir avec la rébellion », lui qui a avalisé « l’ultracolonialisme », en procédant, au renouvellement « du personnel militaire » et en ordonnant des opérations de ratissage de grande ampleur et envergure, en vain, la lutte du peuple algérien devait mener à la liberé et l’indépendance. Rédha Malek dira, que De Gaulle « avait tout entrepris », pour arracher le cessez-le-feu avant et pendant les négociations « sérieuses », en rappelant, les« arrière-pensées » et même les « notions inacceptables » avancées par les négociateurs français.
Reconnaissant qu’après la finalisation des Accords d’Evian et l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 19 mars 1962, le porte parole de la délégation des négociateurs du GPRA dira qu’ «on a assisté à des situations très dangereuses», indiquant que «ce n’étaient pas les accords qui en tant que tels qui dérangeaient» et de préciser « mais le GPRA ». Pour notre interlocuteur «les choses auraient pu marcher plus légales » au lendemain de l’indépendance du pays, « mais il y a eu précipitation » et « cafouillage », en été 1962 Pour Rédha Malek, la seconde réunion du CNRA, à Tripoli, à la veille de l’Indépendance, n’ayant « pas pu élire une direction mais un bureau politique avec Ben Bella et Boumediene » soulignant que « le cafouillage a créé une sorte de traumatisme politique, dont nous portons encore les traces » a déclaré, le membre et porte-parole de la délégation algérienne aux négociations d’Evian,Rédha Malek.
Karima Bennour