Le Commissaire à la paix et à la sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), Smaïl Chergui, et le nouvel émissaire onusien en Libye, Jan Kubis, se sont mis d’accord lundi sur la nécessité pour l’Union africaine et l’ONU de «coopérer étroitement» en vue de soutenir le processus de paix en cours en Libye conformément aux conclusions de la Conférence de Berlin.
La communication téléphonique entre le responsable africain, Smaïl Chergui et Jan Kubis, l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, qualifiée de « productive » par le commissaire à la Paix et la sécurité de l’UA, a permis aux deux parties de s’entendre « sur la voie à suivre pour une coopération étroite UA/ONU pour soutenir les parties libyennes », a indiqué M. Chergui dans un tweet. Soulignant « l’impératif de rester dans le cadre de la Conférence de Berlin », le responsable a réitéré l’approche promue par l’UA pour que la Liby,e réussisse à renouer avec la vie politico-institutionnelle, notamment , en évitant à ce pays la multiplication des processus, ce qui confortera fortement les interférences et les ingérences étrangères outre entraver les efforts en cours des Libyens et de leurs partenaires, l’ONU et l’UA, dans le processus du règlement de la crise libyenne. Alors que des étapes non moindres ont été franchies, dans le cadre du dialogue inter-libyen, de l’adoption du calendrier des élections nationales dans ce pays, prévues décembre prochain, au cessez-le-feu en vigueur depuis, octobre dernier, jusqu’à l’annonce, dans les prochains jours, des membres du Conseil présidentiel et du Premier ministre, pour la gestion de la période post-électorale, la réconciliation nationale en Libye est à lancer pour consolider les étapes franchies à ce jour et réunir les conditions pour la réussite du processus politique en cours et la phase post et après les élections libyennes de décembre prochain. La réconciliation nationale en Libye ayant été au centre de l’échange téléphonique entre le chef du CPS et le responsable onusien du dossier libyen, cette question a fait l’objet, jeudi dernier, d’un appel lancé, par la délégation libyenne à l’ONU, en direction de l’Union africaine, invitant celle-ci à parrainer le processus de la réconciliation nationale, en Libye. « Nous réitérons notre appel à l’Union africaine à parrainer immédiatement la voie de la réconciliation nationale » a lancé la délégation libyenne, à l’ONU, jeudi dernier. Convaincue que ce processus et mécanisme est à même de répondre et d’apporter les réponses adéquates, aux conséquences d’une décennie de souffrances, de violences et de conflits armés entre les frères Libyens, l’appel invite même les responsables de l’UA « à ne pas attendre la permission pour cela, car l’Afrique est la seule à pouvoir jouer ce rôle », en raison, poursuit le représentant permanent de la Libye à l’ONU, Taher al-Sunni, « de ses expériences antérieures et de sa connaissance de la question libyenne et sa spécificité », a-t-il affirmé, jeudi dernier, devant le Conseil de sécurité, en réunion sur la Libye. Un appel qui devrait sans nul doute, avoir un écho pertinent auprès de l’Institution africaine, à sa tête le Conseil de Paix et de sécurité, lequel n’a cessé d’appeler et d’œuvrer pour un règlement politique de la crise libyenne, depuis son éclatement en 2011, suivi de la précipitation de l’intervention de l’Otan, dans ce pays, causant ainsi la descente aux enfers de la Libye et plongeant, dans le chaos de la violence et l’insécurité, le peuple libyen. Depuis la tenue de la conférence de Berlin sur la Libye, pour asseoir un processus politique inter-libyen, celui-ci après avoir été entravé voire retardé, en raison de luttes d’intérêts, entre acteurs et pays étrangers. Ces derniers, ayant pris le terrain libyen pour l’expression de leurs divergences, non pour les intérêts de la Libye et de son peuple, mais sur fond de leurs intérêts, géopolitiques et stratégiques, depuis octobre dernier, avec l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, il est à espérer que le processus politique en cours réussisse à faire tourner définitivement, en Libye, ses pages sombres de plus de dix ans de violences, de conflits armés, d’insécurité, conditions favorisant la partition de la Libye, voulue, faut-il le rappeler, outre par l’entité sioniste, par des desseins de certaines puissances occidentales. Par ailleurs, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, s’est félicité, lundi dernier, de la tenue en cours du Forum de dialogue libyen (LPDF) facilité par l’ONU, à Genève, sans manquer de réaffirmer l’engagement continu de l’Institution continentale, l’UA à « soutenir et accompagner le peuple libyen sur sa voie de la paix, la réconciliation et la reconstruction du pays » a déclaré le responsable africain.
Karima Bennour