Le dérèglement climatique devient un enjeu majeur pour les pays et les populations de la planète, dont l’Algérie, qui subit aussi les conséquences de ce qui est communément appelé «réchauffement climatique». À la veille de la 21e Conférence mondiale sur le climat, qui se déroulera du 30 novembre au 11 décembre 2015, à Paris, et qui regroupera 196 représentations, le ministère des Ressources en eau et de l’Environnement a organisé, hier, au Centre national de l’Armée, Béni-Messous, une rencontre nationale de concertation et de consultation sur les changements climatiques. L’heure était donnée par le premier responsable du département, Abdelouahab Nouri, pour alerter contre les dangers de la problématique du réchauffement climatique, tout en révélant que le gouvernement œuvre pour la mise en place d’une plateforme stratégique pour faire face à ces changements. «Nous travaillons d’arrache-pied avec tous les départements ministériels pour la mise en place d’une plateforme stratégique, et ce, dans le but d’en faire face, sachant que l’Algérie est profondément touchée par la problématique», a déclaré Nouri, lors d’un point de presse animé en marge de la rencontre. Toujours dans le même ordre d’idées, le ministre a estimé que les changements climatiques étaient « une question éminemment intersectorielle qui exige la plus grande coordination entre les secteurs ». « Nous n’avons pas de doute que les effets des changements climatiques vont, inévitablement, s’aggraver, si ce phénomène n’est pas pris en charge avec la détermination, la rigueur et la célérité qui sied à un sujet aussi sensible », a, en outre, averti le ministre, qui craint que des «guerres civiles» peuvent se déclencher en raison du phénomène. Rappelant les tristes catastrophes naturelles qu’a subies l’Algérie, durant la dernière décennie, Nouri a indiqué qu’une stratégie est en train d’être mise en place, afin d’affronter les répercussions du réchauffement climatique. De surcroît, il s’est félicité des décisions du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors du Conseil des ministres, du 21 mai dernier, relatives à la promotion des énergies renouvelables. À cet effet, il a affirmé que l’Algérie table sur l’accroissement de l’utilisation de l’énergie propre jusqu’à 30% en 2030. S’étalant sur la participation de l’Algérie à ladite 21e Conférence mondiale sur le climat à Paris, le premier responsable du secteur a exprimé son optimisme, quant à une participation «efficace» à la rencontre, d’autant que l’Algérie fait partie des pays qui militent pour la réduction de gaz à effet de serre. Néanmoins, il dira que l’Algérie «n’a pas attendu la Conférence de Paris pour réagir». Par ailleurs, il a appelé les États industriels à transmettre leur savoir-faire pour mieux pallier le problème. De ce fait, il y a nécessité de manifester la coordination, entre les pays, dans la planification, la mobilisation financière et dans la mise en œuvre opérationnelle des actions visant à lutter contre ce phénomène. À la 21e Conférence des parties, il est attendu que la communauté internationale parvienne à un accord climatique, contraignant, pour l’ensemble des parties en vue de réduire les émissions des gaz à effet de serre, et de limiter les conséquences négatives du réchauffement climatique, sur les équilibres naturels, a encore précisé Nouri. « Nous devrons, non seulement nous préparer à faire face aux effets des changements climatiques sur nos écosystèmes, mais aussi apprécier à leur juste valeur, et dès maintenant, les implications économiques, financières et sociales d’un nouveau régime climatique contraignant », lors de la Conférence internationale «COP 21» de Paris, a-t-il avisé.
Notons que la rencontre de concertation, d’hier, a vu la participation des représentants institutionnels, des acteurs économiques, des associations socioprofessionnelles et ceux de la société civile, notamment des experts et universitaires. Première rencontre du genre, la rencontre a été enrichie par l’intervention de l’ambassadeur-conseiller du ministre des Affaires étrangères, et coprésident des négociations de Paris, Ahmed Djoghlaf, qui a décortiqué la situation de l’utilisation des énergies au monde. Djoghlaf n’a pas manqué de préciser que l’Algérie encaisse les répercussions négatives du réchafement climatique, sans pour autant être un acteur actif dans cette pollution.
Lamia Boufassa