L’appel à un rassemblement à la mémoire de Kamel Belmekki, qui s’est tenu, jeudi, sur lieux du crime crapuleux qui l’avait ciblé a reçu une large adhésion des Oranais, qui ont répondu massivement présents. Des proches et amis du défunt, des anonymes et des citoyens se sont donnés rendez-vous, non loin de la salle omnisports d’El-Menzah ex-Canastel, pour dire que le droit à la vie est inaliénable et que la violence urbaine qui a pris des proportions alarmantes ces derniers temps à Oran ne saurait être tolérée.
Les présents, banderoles hissées et tee-shirts à l’effigie de Karim arborés, ont tenu à apporter leur soutien à la famille Belmekki et dire non à la violence. « Un vie humaine est plus chère qu’un téléphone portable. Aujourd’hui c’est Karim, demain ce sera un autre. Nul n’est à l’abri. Ses assassins vont rester à l’ombre pendant quelques années avant de retrouver leur liberté au moment où la douleur de sa perte déchirera encore et encore le cœur de sa famille et ses proches. Il faut suspendre le moratoire sur les exécutions des condamnations à mort. Vouloir dire que ses assassins sont des victimes de la société c’est le tuer une seconde fois. Ce sont des bêtes qui ont évolué en marge de la société. Combien de jeunes algériens sont rejetés par le système scolaire ou vivant des conditions sociales des plus difficiles, sont restés humbles et n’ont jamais franchi le pas vers la délinquance », dira un animateur d’une association écologique très active à Oran. Le discours prononcé par le père du défunt qui est resté humble malgré la douleur, a été suivi par une foule qui n’a pas manqué de rappeler qu’ « on ne saurait se taire devant la violence urbaine qui a pris des proportions alarmantes. Aujourd’hui les quartiers populaires sont le théâtre batailles rangées entre gangs de vente de drogues en tous genres. Les épées, les haches, les battes de base-ball sont aujourd’hui exhibées au vu et au su de tous. Il faut revenir à une législation qui interdit le port d’armes blanches quelle que soit sa catégorie », dira une femme qui affirme qu’elle a été victime, à deux reprises, de deux agressions pour vol en pleine rue. Les présents se sont par la suite dispersés dans le calme, tout en promettant de revenir à la charge pour organiser d’autres actions contre la violence devenue un véritable fléau pour une ville considérée comme la deuxième capitale du pays et qui s’apprête à abriter les Jeux méditerranéens dans deux ans.
S. Ben