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Ramtane Lamamra dans une interview au journal « Le Monde » : «Un accord est possible pour sauver la Libye du chaos»

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Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui vient d’assister à Paris à une réunion du COMEFA, a accordé une longue interview au quotidien français Le Monde, dans laquelle il explique le redéploiement de la diplomatie algérienne et son rôle majeur dans le règlement des crises régionales et, notamment le règlement de la crise libyenne en coopération avec L’ONU et son représentant Bernardino Léon. Il estime à cet égard qu’un accord inter-libyen peut être obtenu. “Bernardino Leon, avec le soutien de beaucoup de bonnes volontés dans la région et dans le monde, a travaillé à ce plan, le résultat d’un effort qui s’est étendu sur une année. Ce plan n’est sans doute pas parfait, mais c’est une manière de mettre les Libyens ensemble.» «C’est ensuite à eux qu’appartient de trouver une solution permettant de faire franchir à leur pays ce cap difficile. Nous avons signé avec une dizaine d’autres parties pays arabes, européens, états-Unis, UE un communiqué appelant les Libyens à accepter ce projet d’accord. Derrière cet appel, il y a pour tous, la claire perception du danger qui réside dans l’absence d’accord.», a-t-il dit .Interrogé sur la nature des blocages d’un accord il a cité «les égoïsmes, les incertitudes, les frustrations, mais ces sentiments doivent pouvoir laisser la place à un sentiment plus fort : le patriotisme.» a-t-il dit. «Sauver la Libye, voilà la boussole qui doit guider les uns et les autres. Je ne veux faire la leçon à personne, mais l’heure est grave. Et les Libyens ont cette possibilité de se retrouver pour construire l’avenir.» Sur le rôle de l’Algérie dans le processus de discussions a indiqué qu’il a été «essentiel». «L’Algérie a parlé à toutes les parties à l’exception des groupes terroristes. L’Algérie a une capacité d’écoute et de rassemblement. Des Libyens de toutes régions, de toutes conditions, de toutes obédiences politiques sont venus en Algérie, souvent discrètement, parfois officiellement.
L’Algérie ne s’ingère pas dans leurs affaires intérieures, elle veut être partie prenante à la solution. Ce message est compris de toutes les forces libyennes», a-t-il expliqué. Il a déclaré d’autre part que l’on ne minimise pas «les demandes de tel ou tel groupe» mais «nous disons simplement que toutes les demandes, si légitimes soient-elles, ne peuvent pas être satisfaites dans une période de tensions, d’absence de l’état, où le terrorisme et le crime organisé en profitent pour s’enraciner, aux dépens de la stabilité de la Libye, de son voisinage et de la communauté internationale» «Même si le mandat de M. Leon devait se terminer sans qu’il y ait un accord définitif, nous souhaitons qu’il n’y ait pas de vide, que l’effort puisse être poursuivi et intensifié, peut-être sous une autre forme, mais toujours avec les Nations-unies au centre. Nous en avons parlé longuement avec le président Hollande, avec Laurent Fabius, et nous sommes sur la même longueur d’onde », a-t-il révélé. Il ajouté d’autre part que (…) «Si l’absence d’accord devait persister» , elle sera «dangereuse pour le peuple libyen, et pour son voisinage, la Tunisie, l’égypte, le Soudan, le Tchad, le Niger et l’Algérie. J’aime à dire que l’Algérie est exportateur de paix, de stabilité et de sécurité. Nous faisons des efforts colossaux pour limiter, sinon éliminer tout risque terroriste en territoire algérien. Mais la sanctuarisation d’un territoire est quasiment impossible», -a-t-il dit”.
“Au Mali, nous avons un accord. La visite d’état du président « IBK» à Paris, la semaine dernière et la conférence qui a eu lieu à l’OCDE montrent que l’accord commence à porter ses fruits. Evidemment, il y a des défis : une économie criminelle s’est installée dans le nord du Mali, dont les tenants, alliés à des groupes terroristes, feront tout, pour que cet accord ne soit pasappliqué», a explique le chef de la diplomatie algérienne estimant que le « fait que les parties signataires du nord du Mali qui étaient en confrontation ouverte – la coordination des mouvements de l’Azawad et la plate-forme soient arrivées [début octobre] à un accord est un progrès important.
Ça contribue à créer une atmosphère favorable à la mise en œuvre de l’accord d’Alger », a-t-il souligné. à une question sur les «révolutions arabes en 2011» et le rôle régional de l’Algérie, Ramtane Lamamra a déclaré : « Qu’il y ait un besoin de réformes profondes au sein de nombreuses sociétés arabes, cela est une donnée acceptée. Que ce genre de transformations puisse épouser les caractéristiques locales, cela tombe sous le sens.
Mais lorsque ces aspirations à la réforme sont instrumentalisées par des forces politiques ayant un agenda particulier, comme la mouvance salafiste, et lorsqu’elles sont mises à profit par des intérêts étrangers, c’est là, que les problèmes se posent».
«La manière dont la situation a été gérée en Libye [en 2011] par la communauté internationale, dont le régime précédent a été abattu, n’a pas favorisé les efforts de ceux, y compris l’Union africaine, qui s’employaient à promouvoir une transition inclusive et pacifique. Cela devrait inspirer la réflexion des uns et des autres au moment où il y a beaucoup de discussions sur la tragédie syrienne. Nous devons éviter de refaire les erreurs du passé », a affirmé le MAE algérien.
M. Bendib

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