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QUEL AVENIR POUR LES PARTIS DE L’EX-ALLIANCE PRÉSIDENTIELLE ? Le RND, ou la stratégie du caméléon

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Fondé en 1997, à l’époque où l’Algérie était à feu et à sang face à l’hydre terroriste, le Rassemblement national démocratique (RND), allié traditionnel de son alter ego le parti FLN, a toujours été un pilier du régime. Or, depuis l’emprisonnement de son ex-secrétaire général, Ahmed Ouyahia et néanmoins ancien Premier ministre, pour malversation et corruption, et après sa lourde défaite aux présidentielles du 12 décembre 2019, le parti a laissé des plumes. Depuis lors, le parti par l’intermédiaire d’un intérimaire, en l’occurrence Azzedine Mihoubi, a procédé à de petites touches pour se repositionner sur l’échiquier politique national. Il veut même changer la dénomination du parti en lui donnant une nouvelle appellation et se faire une nouvelle virginité, avec les mêmes noms et les mêmes visages, néanmoins, qui ont soutenu mordicus tous les mandats de l’ex-président déchu jusqu’au tsunami du 22 février 2019 mené par le mouvement populaire « le Hirak ». Ce dernier a tétanisé tous les partis politiques de l’opposition et ceux affilés au pouvoir en place. Pas si sûr, lorsqu’on se rappelle que ce parti, créé à la hâte dans une Algérie meurtrie par le terrorisme, et avec « des moustaches » comme aiment le nommer ses farouches opposants.
Le RND n’était en fait qu’un facsimilé du parti FLN, l’autre appareil du pouvoir, qui constituaient les deux béquilles sur lesquelles s’appuyait le pouvoir, rejoint par la suite par le MSP, pour constituer une troïka dénommée Alliance présidentielle. Et pour la petite anecdote c’est toujours le parti FLN ou le RND qui détenait la majorité parlementaire, fraude électorale oblige. Après le retrait du MSP de cette troïka, ce fut le tour des deux partis le MPA et TAJ, dont leurs secrétaires généraux sont actuellement derrières les barreaux pour corruption, pour former une nouvelle alliance présidentielle avec le parti FLN et le RND autour du Président déchu et dont tous ses chefs sont en prison, ceci pour l’histoire.
Donc, pour avoir fait le dos rond face aux tempêtes, le RND, timidement, veut se repositionner, car étant sous la pression du mouvement populaire, tous les partis d’opposition et ceux proches du pouvoir en place ont été contraints de s’éclipser de la scène politique ou se contenter de sorties publiques sporadiques. Epinglé par sa mauvaise gestion qui est menée par son ex-SG et Premier ministre, coupable d’avoir conduit le pays au bord de l’implosion, le parti RND n’en menait pas large.
Aujourd’hui, il veut rebondir sur la scène politique nationale avec une nouvelle appellation et la révision de sa stratégie dans l’espoir de conquérir le pouvoir durant les prochaines échéances électorales. Concrètement, cette nouvelle approche devrait aboutir à un changement de nom du parti et un discours axé davantage sur les valeurs universelles et démocratiques. Sauf que derrière cette « révolution » se trouve bien sûr les mêmes figures de proue du RND. Reste la question, comment persuader les Algériens de ce changement de cap alors qu’aucun membre du RND ne peut prétendre convaincre ? Le RND, c’est déjà une histoire qui n’a pas pu aller au bout d’elle-même. Pour ainsi dire, il est né « assez vieux », et sa vie risque de prendre subitement fin.
Mâalem Abdelyakine

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