Un Conseil de ministres spécial sera consacré au débat sur le projet de loi de finances pour 2024 (PLF-2024), « avec toute la précision requise », a insisté le président Abdelmadjid Tebboune dans l’instruction qu’il a donnée à ce propos, lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée dimanche.
Deux repères essentiels ont été fixés par le président Tebboune pour l’élaboration du PLF-2024 : le projet devra comporter toutes les décisions prises lors des réunions précédentes du Conseil des ministres, tant pour le volet social qu’économique ; il devra contribuer à la préservation de la souveraineté du pays par le non recours à l’endettement. Plus explicite, le président Tebboune a affirmé que « le projet de loi doit préserver le pouvoir d’achat des citoyens, dans le contexte de la hausse des prix sur les marchés internationaux suite à l’élargissement du cercle d’instabilité au niveau mondial », selon le communiqué publié à l’issue du Conseil des ministres de dimanche. Il a également insisté sur « la priorité d’exécuter les projets à caractère stratégique pour dynamiser l’économie du pays, en tenant compte des fluctuations que connaît le monde en cette conjoncture », d’après la même source. Le texte qui a été présenté au Conseil des ministres de ce dimanche, avait été examiné par le gouvernement, au cours de sa réunion hebdomadaire tenue jeudi 5 octobre 2023, au Palais du Gouvernement, sous la présidence du Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane. La confirmation du maintien du caractère social de l’État sur lequel insiste à chaque occasion, le président Abdelmadjid Tebboune, apparaît dans le souci d’informer l’opinion publique sur l’attention portée à la préservation du pouvoir d’achat. Alors que l’avant-projet de loi de finances pour 2024 était en préparation, le ministre des Finances, Laâziz Faïd en avait parlé à notre confrère Ach Chaâb, en marge de la séance d’ouverture de la 47e réunion annuelle des gouverneurs des banques centrales et des institutions monétaires arabes, qui s’est tenue à Alger, il y a quelques semaines. Il avait annoncé de nouvelles mesures concernant la protection du pouvoir d’achat dans la loi de finances 2024 au bénéfice des citoyens. Le Premier ministre, lui-même, avait annoncé la couleur en réitérant, lors de l’ouverture de cette réunion, que « l’Algérie tend à préserver le pouvoir d’achat du citoyen par la subvention des produits de large consommation dans le cadre d’une politique économique efficace face à l’inflation, notamment en ce qui concerne l’importation ». Plus récemment, samedi, à la veille de la réunion du Conseil des ministres, en réponse aux préoccupations des députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) sur la Déclaration de politique générale du Gouvernement, Aïmène Benabderrahmane a indiqué que le processus de préservation du pouvoir d’achat du citoyen « se manifeste clairement par l’augmentation du montant des transferts sociaux directs, qui devrait passer de 2 714 milliards de DA en 2023 à
2 895 milliards de DA en 2024, soit une hausse de 181 milliards de DA (19,17 % du budget de l’État en 2024) ». Entre autres mesures introduites dans le cadre de la préservation du pouvoir d’achat du citoyen, Aïmène Benabderrahmane a cité la revalorisation des salaires des fonctionnaires et des pensions de retraités, mais aussi l’augmentation des salaires de plus de 2,8 millions de fonctionnaires et agents contractuels sur deux ans avec une incidence financière de 341 milliards de DA en 2023 et 578 milliards de DA à partir de 2024.
Dans leurs interventions après la présentation de la Déclaration de politique générale du Gouvernement, des députés se sont félicités du maintien de la politique sociale de l’État, qui vise à préserver le pouvoir d’achat des citoyens, et ont appelé à renforcer les mécanismes mis en place à cet effet. Ils ont appelé à davantage de mesures dans ce sens, et à améliorer les conditions socioéconomiques et créer plus de synergie entre les différents secteurs dans le cadre du suivi de la mise en œuvre des projets.
M’hamed Rebah