Le tribunal de Sidi-M’hamed à Alger a condamné, hier, l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et les anciens ministres de l’Industrie, Abdesslam Bouchouareb – en fuite – et Yousef Yousfi, respectivement à des peines de 12, 20 et 3 ans de prison ferme, assorties de deux millions et un million DA d’amendes. Le juge a émis également un mandat d’arrêt international contre Bouchouareb, en état de fuite à l’étranger, condamné par contumace à la plus lourde peine prononcée dans ce procès.
D’autres inculpés ont écopé de peines moins lourdes dans l’affaire du montage automobile du groupe Sovac Algérie. Ainsi, Mourad Oulmi, l’homme d’affaire et patron de cette société, qui détient une usine de montage automobile de plusieurs marques, a été condamné à 10 ans de prison ferme et à verser 8 millions DA d’amende. Oulmi Khider (frère de Mourad) a écopé, lui, de 7 ans de prison ferme assortie d’une amende de 8 millions de dinars. Quant à la femme de Mourad Oulmi, la dénommée Fatiha Oulmi (en fuite), elle a été condamnée par contumace à une peine de 20 ans de prison ferme et à une amende de 8 millions de dinars. Le tribunal a émis d’ailleurs un mandat d’arrêt international à son encontre. L’associer de Mourad Oulmi, Djerbou Amine qui est aussi en fuite, a été condamné à 20 ans de prison ferme et une amende de 2 millions de dinars avec une période de sûreté de 10 ans. Le juge a émis aussi un mandat d’arrêt contre lui. D’autre part, l’ancien PDG de la Banque CPA, également impliqué dans cette affaire, il a hérité d’une peine de 3 ans de prison ferme assortie d’une amende d’un millions de dinars. Aussi, le membre de la commission d’évaluation technique du ministère de l’industrie, Tirra Amine, a été condamné à deux ans de prison dont une année ferme. Par ailleurs, le tribunal de Sidi M’hamed a condamné aussi Mourad Oulmi et sa femme Fatiha Oulmi et son frère Khider ainsi que Djarbou Amine et les sociétés morales de rembourser un montant de 225 milliards DA au trésor public. Pour rappel, l’ancien ministre de l’Industrie, Yousef Yousfi, a comparu avant-hier dans le procès de l’homme d’affaire Ali Haddad pour « corruption » et « dilapidation volontaire de deniers publics ». Des charges desquelles il a été blanchi dans le procès de l’affaire Sovac.
Appelé à la barre, Yousef Yousfi a suivi la même stratégie de défense prônée par les ex-premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abelmalek Sellal. « Je n’ai jamais participé à la dilapidation de l’argent public. Je suis bien placé pour savoir la valeur de la monnaie forte pour le pays et combien il est difficile d’en obtenir, en étant anciennement ministre de l’Énergie. J’ai passé toute ma vie à défendre les deniers publics », a-t-il plaidé. Il a ajouté : « Je ne suis pas venu au ministère de l’Industrie pour dilapider l’argent public. J’étais le premier à avoir proposé un cahier des charges à respecter dans les industries d’électroménagers ».
Il s’est défendu aussi du fait de n’avoir « aucun » rôle dans la politique des usines de montage automobile, estimant qu’il n’était pas satisfait de ces usines.
Hamid Mecheri