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Prise en charges des insuffisants rénaux : les cliniques privées répondent-elles réellement aux normes requises ?

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Le responsable de la cellule de conventionnement de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas), Mustapha Ghalmi, a indiqué que les cliniques privées d’hémodialyse étaient, désormais, contraintes de préparer à la greffe deux dialysés par an, au moins. Le spécialiste a précisé que la Cnas a procédé à la révision d’une convention, conclue avec les cliniques privées d’hémodialyse, en introduisant des clauses faisant obligation à ces établissements de préparer deux malades dialysés par an, pour une transplantation rénale. Ghalmi a fait savoir que le nombre de cliniques privées, conventionnées avec la Cnas est passé de 118 en 2010 à 126 en 2012, et 129 en 2014 . S’agissant de la répartition des cliniques d’hémodialyse, à travers le territoire national, le spécialiste a déploré l’absence de ces établissements dans certaines régions du Sud et des Hauts-Plateaux, plaidant pour l’élaboration d’une carte sanitaire pour définir les besoins réels de chaque région en matière de soins. Dans notre pays, la prise en charge de cette pathologie a débuté dans les années 80, quand les premiers néphrologues algériens formés en Europe sont rentrés au bercail pour soigner des patients qui étaient jusqu’alors pris en charge, exclusivement à l’étranger. Actuellement, il existe, selon le professeur Tahar Rayane, directeur de l’Institut national du rein, 230 centres d’hémodialyse traitant près de 10 000 malades. La prévalence des insuffisances rénales reste en dessous de la réalité, car ne prenant pas en compte le nombre de malades qui n’arrivent pas aux structures sanitaires, et qui meurent faute de soins.
Pour ce qui est du nombre des patients dialysés, il serait moins important, affirme le professeur Benamadi, si les médecins traitants orientaient leurs malades vers le service néphrologie, dès qu’un dysfonctionnement rénal est détecté, et n’attendent pas jusqu’à ce qu’ils arrivent au stade terminal. Beaucoup trop de malades meurent de l’insuffisance rénale, faute de place. Le privé se taille la part du lion dans le domaine du fait de la saturation, au niveau des établissements publics et le remboursement de cette prestation médicale par la Sécurité sociale. Le prix d’une séance d’hémodialyse oscille entre 7 000 et 12 000 dinars, en fonction de la prise en charge des complications, sachant qu’un malade a besoin d’une séance de dialyse tous les deux jours. Les centres de dialyse doivent répondre à des normes bien définies. En particulier, les générateurs doivent répondre aux normes définies par la loi, et avoir une certification en termes de sécurité, de stérilisation, et de qualité des matériaux. La disposition des générateurs de dialyse a été pensée pour assurer un maximum de confort et de sécurité. En 2014, le nombre d’insuffisants rénaux chroniques en dialyse était de 18 000, dont plus de 8 000 étaient pris en charge dans des établissements privés, conventionnés avec les Caisses de sécurité sociale (Cnas et à un degré moindre Casnos). En effet, un budget spécial est alloué par l’État à ces centres privés de d’hémodialyse pour mener à bien leur mission. Par ailleurs, la Sécurité sociale accorde de l’importance à la prise en charge des insuffisants rénaux, en les considérant comme des malades chroniques, bénéficiant du système de prise en charge du tiers payant. Ainsi, la Caisse nationale de sécurité sociale prendra encore en charge des insuffisants rénaux, à travers le pays.
En effet, c’est ce qu’a affirmé le responsable de la cellule de conventionnement à la Direction générale de la Cnas, Ghalmi, indiquant que «la Caisse continuera de prendre en charge les malades atteints d’insuffisance rénale jusqu’à ce qu’ils bénéficient d’une greffe rénale». Selon le même responsable, une conjugaison des efforts s’impose pour la prise en charge du nombre croissant d’insuffisants rénaux, en Algérie, estimés à près de 20 000 cas, un chiffre appelé à passer à 30 000 à l’horizon 2020. Les patients souffrant d’insuffisance rénale ont bénéficié jusqu’à présent d’une bonne prise en charge, la situation financière des caisses d’assurances aidant, a soutenu le responsable qui a toutefois mis en avant la nécessité de passer au prélèvement d’organes sur les cadavres, comme c’est le cas dans certains pays occidentaux et musulmans. De même, la Cnas assure le financement de la greffe rénale, qui est pour le moment la solution définitive aux problèmes des malades, sachant que ce genre d’interventions chirurgicales est beaucoup moins coûteux, quand il est effectué en Algérie. C’est pour cela que, depuis 2009, le transfert des malades à l’étranger a été suspendu, sauf dans des cas vraiment particuliers. Par ailleurs, il est à noter qu’actuellement plus de 500 personnes souffrent d’insuffisance rénale. De même, selon les spécialistes, environ 3 000 nouveaux cas sont enregistrés annuellement en Algérie. Par contre, selon le porte-parole de la Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR), Mohamed Boukhors, la situation de prise en charge des malades, ainsi que l’état des centres de dialyse à travers le pays sont alarmants, en raison de la cherté des séances d’hémodialyse, et du flagrant manque d’infrastructures spécialisées pour ce genre de traitement. Cette Fédération a relevé des défaillances dans la prise en charge des séances d’hémodialyse, dans certaines cliniques relevant du secteur privé, selon son porte-parole, Il a déploré à ce propos le calvaire que vivent les insuffisants rénaux, qualifiant leur situation de «catastrophique» d’autant que les cas d’anémie augmentent de plus en plus chez ces malades. Il a par ailleurs dit ne pas comprendre l’exigence de la Cnas que les séances d’hémodialyse soient supervisées par un néphrologue, au niveau des cliniques privées conventionnées. Le porte-parole a encore indiqué que «la greffe rénale coûterait à l’État 130 millions de centimes par patient, alors qu’une séance d’hémodialyse est de l’ordre d’un million de centimes par semaine pour chaque patient.» Et d’ajouter : «Il est impératif d’inculquer la culture du don d’organes, pour atténuer un tant soit peu les souffrances des malades.» Dans ce contexte, il a annoncé que l’année 2015 sera celle de la sensibilisation sur l’importance du don d’organes.
Lazreg Aounallah

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