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PRÉSIDENTIELLE EN TUNISIE : Les 26 candidats en course entament la campagne électorale

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C’est hier qu’a débuté, en Tunisie, la campagne électorale pour la présidentielle, prévue le 15 septembre prochain. C’est la première fois que la course pour le Palais de Carthage se tient avant les législatives, depuis la révolution en Tunisie, ce qui dénote l’importance de cette élection présidentielle, pour certains candidats, notamment pour le parti islamiste de Rachid Ghenouchi. En présentant son candidat à cette élection présidentielle, en la personne de Abdelfatah Mourou, Ennahda est loin, en effet, de viser le Palais de Carthage, sa priorité, c’est de rafler les sièges du parlement, dans un système politique parlementaire.

Le coup d’envoi de la campagne présidentielle en vue du scrutin anticipé du 15 septembre, rendez-vous rapproché, suite au décès du président Béji Gaïd Essebsi, verra les 26 candidats en course, devoir se démarquer, selon leur programme, respectif, pour convaincre les 7,15 millions d’électeurs tunisiens, appelés à glisser le papier dans l’urne pour élire le futur locataire du Palais de Carthage. Déjà que bien avant le coup d’envoi de cette campagne, l’ambiance préélectorale a été marquée, par des luttes entre candidats, attaques et contre-attaques de part et d’autres, alors que les Tunisiens espèrent voir des réponses et des solutions concrètes sur les problèmes socio-économiques auxquels sont confrontés, depuis plus de Huit ans : le chômage, l’inflation, la pauvreté notamment dans les régions intérieures, la corruption, le poids de l’endettement extérieur auquel a eu recours la Tunisie, notamment auprès du FMI, et la sécurité, pour ne citer qu’eux.
Les candidats potentiels des 26 retenus pour la présidentielle tunisienne seront-ils en mesure de mobiliser et de convaincre les électeurs, sur les solutions, pour faire baisser les 15% de chômage, notamment des jeunes, alors que sur un million de nouveaux inscrits sur les listes électorales en Tunisie, 70% ont moins de 25 ans et que l’inflation est estimée entre 6 et 7% après avoir atteint le seuil de 7,5% l’an dernier.
Comptant près de 11 millions d’habitants, la Tunisie, compte également près de 1,2 million de Tunisiens vivant à l’étranger et principalement en Europe. L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) en Tunisie a annoncé, samedi dernier, les 26 candidats en course pour occuper le Palais de Carthage, dont deux candidats (Slim Riahi et Nabil Karoui) qui font l’objet d’une affaire en cours devant la justice, à propos desquels, le président de l’ISIE, Nabil Baffoun, a expliqué qu’« ils ont le droit de participer à la course électorale tant qu’aucun jugement n’a été rendu à leur encontre » a-t-il indiqué, animant une conférence de presse, samedi dernier. Les plus en vue, le chef du gouvernement Youcef Chahed, l’homme du monde des affaires et des médias, Nabil Karoui, Abdelfatah Mourou, du parti Ennahda, Abdelkarim Zbidi, ministre démissionnaire de la Défense, Hamma Hammami, du Front des forces populaires.
Commençant sa campagne, au premier jour de son lancement, à l’étranger, avant son coup d’envoi, en Tunisie, selon le calendrier de l’ISIE, Youcef Echahed a déclaré qu’il souhaite « parler aux Tunisiens pour leur expliquer pourquoi nous sommes dans cette campagne présidentielle, quels en sont les objectifs » , quelle est notre vision, poursuit-il « pour une Tunisie plus forte, une Tunisie plus moderne et plus développée, et une Tunisie qui vraiment croît aux valeurs universelles des droits de l’Homme » a déclaré Youssef Chahed aux médias, avant qu’il anime son meeting en fin d’après-midi. Interrogé au sujet de l’arrestation, il y a quelques jours, du candidat et homme d’affaires Nabil Karoui, il a réaffirmé n’être « pour rien dans cette affaire» qui relève selon lui du «droit commun».
Il est à noter par ailleurs, que la campagne électorale des candidats verra des propositions de certains candidats, sur une révision de la Constitution pour le renforcement du rôle du Président, dont ses prérogatives sont limitées par le système parlementaire que les Tunisiens ont adopté par voie référendaire, lors de la phase de transition qu’a connu le pays, après la chute de l’ex-président Ben Ali. Les électeurs auront des difficultés à trancher sur le candidat, d’autant plus que la période de campagne officielle est courte, outre que les programmes de plusieurs candidats de poids n’ont pas de différences sur les questions de fond, qui intéressent et préoccupent la majorité des Tunisiens, à savoir la direction à prendre pour des solutions permettant la relance dans la durée de la machine économique du pays à même d’améliorer fortement les conditions sociales, de larges franches de la société tunisienne.
Karima Bennour

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