Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé vendredi le Maroc et le Front Polisario au « dialogue » pour résoudre « une fois pour toutes » le conflit au Sahara occidental « qui dure depuis tant de décennies ».
L’ONU a repris l’initiative pour tenter d’emmener les deux parties en conflit à s’asseoir autour d’une table pour engager des discussions franches et sincères qui permettraient de mettre en œuvre un processus de règlement du plus vieux problème de décolonisation dans le continent, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’Onu qui reconnaissent le droit du peuple Sahraoui à l’autodétermination. « Il est temps pour les parties (au conflit) de comprendre la nécessité d’un dialogue, de chercher une solution et pas seulement de maintenir un processus sans fin, sans espoir de résolution », a déclaré le chef de l’ONU, cité par des agences de presse. Il faut rappeler, dans ce cadre, que le Maroc a maintenu une situation de statu quo pendant de longues années pour tenter, dans un premier temps d’influer sur la composante du corps électoral appelé à se prononcer dans le cadre du référendum sur l’autodétermination avant de tenter plus tard de faire adopter, par la communauté international, son plan d’autonomie qui prévoit sa souveraineté sur les territoires sahraouis occupés. « J’ai bon espoir que le processus politique se développe à nouveau », a-t-il ajouté, alors que son nouvel émissaire chargé du dossier, Staffan de Mistura, vient de boucler sa première tournée dans la région, lors de laquelle, il a rencontré les deux parties en conflit; le Maroc, le 13 janvier dernier, et le Front Polisario, les 15 et 16 janvier derniers. M. Guterrez a indiqué, par ailleurs, c’est « un problème qui dure depuis tant de décennies dans une région du monde où nous voyons des problèmes de sécurité extrêmement graves, où nous voyons le terrorisme se multiplier dans le Sahel et de plus en plus près des côtes, qu’il est dans l’intérêt de tous de résoudre une fois pour toutes ce problème du Sahara occidental ». Toutefois, cette volonté de la communauté internationale de parvenir à un règlement équitable de ce problème continue de buter sur l’intransigeance du Maroc qui continue de faire la sourde oreille aux appels de la communauté internationale. Il faut rappeler, dans ce cadre, que le Maroc a mis en branle un plan d’annexion qui ne reconnait plus le droit du peuple de la RASD, à l’autodétermination. Fort du soutien de quelques membres du conseil de sécurité, de quelques monarchies du Golfe et de l’entité sioniste, il est engagé dans une véritable stratégie de négation des droits du peuple sahraoui. L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, dont la principale mission est de relancer le processus politique au Sahara occidental, a achevé, mercredi, sa première visite dans la région, sur fond de réaffirmation du Front Polisario de sa position en faveur d’une solution politique basée sur un référendum d’autodétermination, comme le stipule la Légalité internationale, s’agissant de la dernière question de décolonisation en Afrique inscrite à l’ONU et à l’union africaine (UA). Le membre du Secrétariat national du Front Polisario chargé de l’Europe et de l’Union européenne, Oubi Bouchraya Bachir avait indiqué que la réussite de la mission de De Mistura « était tributaire de l’adoption d’une approche pacifique pour le règlement du conflit, conformément au plan de paix ONU-OUA. Toutefois, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental a indiqué que le Maroc continue de n’envisager de solution au problème que dans le cadre de son initiative d’autonomie, dans le cadre du processus des tables rondes », un plan qui va à l’encontre de la volonté de la communauté internationale a parvenir à un règlement, juste et équitable au conflit que tente de faire perdurer Rabat par son intransigeance et surtout sa politique de fuite en avant qui a mis à mal son économie et qui risque, à l’avenir, d’embraser toute la région notamment depuis qu’il a déroulé le tapis rouge devant son nouvel allié, Israël.
Slimane B.