Le secteur de l’Éducation est plongé à chaque fois dans des mouvements de grèves, non sans impact, sur l’élève. Invité, hier, au Forum du Courrier d’Algérie, le Coordinateur national du Syndicat national algérien des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), Meziane Meriane, est revenu sur la situation prévalant dans le secteur de l’Éducation qui n’augure pas, selon lui, des perspectives réelles pour en sortir. Regrettant que le secteur est «devenu lamentable», ce syndicaliste a fait, hier, le tour de table des questions essentielles du secteur de l’Éducation et aussi du système éducatif, dans notre pays, sans manquer de déclarer que « le statut des enseignants demeure un casse-tête pour la tutelle.»
En effet, pour Meziane Meriane le mouvement des grèves n’est pas la cause du problème, mais plutôt, dira-t-il, «la conséquence du non aboutissement du dialogue » entamé entre les syndicats et la tutelle. Il dira, plus loin, que «la meilleure façon pour les éviter, c’est de s’attaquer aux problèmes posés par les enseignants » qui n’ont pas, affirme-t-il, « connu leurs solutions par la tutelle.» Pour l’invité du Forum, le dialogue mené par les syndicats avec les responsables du secteur «demeure sans suite». Preuve, poursuit-il, la charte de l’éthique «n’a pas connu sa traduction effective sur le terrain » a-t-il affirmé. Poursuivant, il dira qu’«il y a dix points qu’on a discutés point par point, jeudi dernier avec la tutelle, mais ça n’a été que des promesses, comme par le passé». Concernant le statut des enseignants qui continue à faire couler beaucoup d’encre, Meziane Meriane a fait savoir que « l’ancien statut comprend beaucoup d’incohérences et d’injustices, sous l’ère de l’ex-ministre Aboubakr Benbouzid» et de poursuivre : «on a tenu dix-huit rencontres concernant cette question, pour apporter des amendements, via des propositions » mais, déplore-t-il, «au dernier moment, aucun représentant de syndicat n’a assisté à la commission ad-hoc qui devait finaliser tout le travail fait par les syndicats et le ministère». C’était juste, nous a-t-il lancé «un rapport établi par des administrateurs. Et de préciser, à ce propos que ces derniers «ont tranché pour un statut avec plein d’incohérence et d’injustice» et d’ajouter, que ce procédé a amené les syndicats et la tutelle «à replonger encore une fois dans ce débat», à propos, duquel «la ministre a reconnu ces injustices» avait-il indiqué. «On a travaillé pendant trois ans sur le statut, ils nous ont fait savoir, lors de la dernière rencontre, qu’il est au niveau de la commission ad-hoc sans que l’on soit au courant» et par conséquent «aucun syndicat n’a pris part», a souligné Meziane Mériane.Ce qui l’amène à nous déclarer qu’«il y a absence de volonté pour s’auditionner» avant de nous lancer : «franchement, je n’arrive pas à comprendre pourquoi ils ont exclu les représentants des syndicats dans cette commission ad-hoc ?», s’est-il interrogé. D’autant plus, tient-il à relever «il n’y a que le syndicaliste qui peut défendre les intérêts de l’enseignant » avant d’ajouter « c’est à nous de défendre nos propositions au niveau de cette commission» Pour le responsable du SNAPEST, «si ce dossier trouvera solution dans six mois ou dans une année, il suffit de nous le dire et d’affirmer l’engagement de la tutelle». Invitant ainsi les responsable du secteur à dégager un calendrier pour les engagements pris ou ceux devant être dans le futur. Sans manquer plus loin d’exprimer son refus «de voir que des promesses formulées par la tutelle, dans un intervalle de temps ouvert» a-t-il précisé. Prenant en compte que les questions liées aux statuts de l’enseignant dépassent le ministère de l’Éduction, pour inclure celui du Travail et des Finances, l’invité du Forum rappelle la proposition de son syndicat d’inviter des représentants de ces deux ministères précités lors d’une table de dialogue avec la tutelle, mais, affirme-t-il, «malheureusement, ça n’a jamais été le cas, c’était toujours bilatéral la tutelle-syndicat.» et comme ça, bon nombre de points demeurent en suspens. Pour ce qui est des heures supplémentaires de l’enseignant, qui selon notre invité, ne sont pas revalorisées, comme ce qui se fait dans le secteur de l’enseignement supérieur. Plus explicite, il dira que si l’enseignant assure ses heures, et s’absente pour une raison ou une autre, pour assurer les heures supplémentaires, «sa journée n’est pas compté, alors qu’il a fait ses heures de travail, et il faut le pénaliser pour les heures supplémentaires seulement» a-t-il précisé. Le conférencier a indiqué qu’ « ils doivent être revalorisés » en vue, a-t-il souligné, d’« éviter des cours particuliers qui ont pris de l’ampleur », ce qui pourra être « une des solutions pour lutter contre ces cours privés sauvages » selon ses propos.
Med Wali B.