Le procès du président dU RAJ (Rassemblement Action Jeunesse), Abdelouahab Fersaoui, arrêté puis incarcéré jeudi dernier alors qu’il prenait part à un sit-in des familles des détenus du Hirak devant le tribunal de Sidi M’hamed, s’ouvrira aujourd’hui matin auprès de cette même instance judiciaire.
Le président du RAJ, association créée dans les années 90 et très active dans le Mouvement populaire, est poursuivi pour “les mêmes chefs d’inculpation que les autres militants” de cette organisation, a révélé hier, au quotidien El Watan, l’avocate et députée du RCD Fetta Sadat. Sept militants du Hirak, dont Hakim Addad, un de ses membres fondateurs les plus en vue, ont été placés sous mandat de dépôt après leur arrestation, le 4 octobre, par des policiers en civil, à l’issue de la 33ème marche du vendredi de mobilisation populaire et citoyenne.
Hakim Addad, Massinissa Aissous, Djalal Mokrani, Bouider Ahmed et Kamel Ould Ouali ont été présentés, dimanche dernier, devant le juge d’instruction, qui les a placés en détention provisoire pour «incitation à attroupement» et «atteinte à l’intégrité et l’unité du territoire». N’ayant donné aucune nouvelle de jeudi à vendredi derniers, Abdelouahab Fersaoui a été finalement placé sous mandat de dépôt par le tribunal de Sidi M’hamed, au soir du vendredi, à la prison d’El Harrach, a annoncé hier le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Dans un communiqué, publié juste après son interpellation devant le tribunal de Sidi M’hamed, le CNLD a dénoncé la manière avec laquelle a été arrêté le président du RAJ, allant jusqu’à qualifier la manière de “kidnapping” intervenant “en plein jour et devant ses amis qui ont été sommés de quitter les lieux.” Rappelant que “plusieurs militants du RAJ sont déjà mis en prison, rejoignant ainsi la longue liste d’otages arbitrairement incarcérés à Alger notamment”, écrit le CNLD qui s’inquiète, devant “cette montée de vague d’arrestations et de kidnappings de citoyens pacifiques”, incitant à “plus de vigilance.” “Le CNLD met en garde le pouvoir aux abois et rappelle que l’actuel premier responsable de la justice était le procureur d’Alger au moment du début des premières arrestations de manifestants en juin dernier. Il ne peut pas être la solution, lui qui est partie prenante de ce régime qui emprisonne les meilleurs enfants de l’Algérie”, a fustigé le CNLD.
S’inquiétant également de la “hausse de [ces] dérapages judiciaires,” la CNLD a jugé que “la mobilisation de tous les Algériennes et Algériens autour de la révolution pacifique, demeure la meilleure voie pour avorter cette mascarade électorale du 12 décembre prochain, mais aussi à mettre en échec le plan de l’État d’exception projeté par ceux qui veulent se maintenir au pouvoir.” Exigeant “la libération immédiate de Abdelouahab Fersaoui et de tous les détenus d’opinion et politiques”. Le CNLD a appelé “tous les Algériens et Algériennes à rejoindre les marches populaires et pacifiques, de chaque vendredi, pour exiger le départ de tout le système et l’instauration d’un État civil d’une Algérie libre et démocratique.”
H. M.
