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Pétrole : le rééquilibrage du marché permettra un redressement des prix

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Dans une étude Natixis, publiée hier, sur le site « Fortuneo », l’économiste Patrick Artus explique que la forte baisse du prix du pétrole en 2014 devrait normalement conduire à une hausse de la demande mondiale de pétrole, et une baisse de l’offre mondiale de pétrole, d’où un rééquilibrage du marché permettant ensuite un redressement des prix. Mais, selon lui, si l’on observe bien une hausse de la demande de pétrole, on observe aussi une hausse de l’offre de pétrole, qui maintient les prix bas, et qui s’explique par le fonctionnement particulier du marché du pétrole : avec l’effort considérable d’amélioration de l’efficacité dans la production de pétrole aux états-Unis, qui permet que la production va continuer à augmenter (lentement) ou au moins à rester stable malgré la baisse des prix ; et la bataille pour les gains de parts de marché entre les autres producteurs, qui accroissent leur production en réponse à la hausse de la demande, ce qui explique l’ajustement à la baisse de l’offre. « Si ce fonctionnement du marché du pétrole ne change pas, le scénario le plus probable est celui du maintien de prix du pétrole durablement bas », estime l’étude. Par ailleurs, d’autres spécialistes prévoient que l’or noir devrait se maintenir autour des 50 dollars le baril jusqu’en 2017. La demande augmente peu, tandis que du côté de l’offre la guerre des prix continue. Au début de l’année, certains analystes n’hésitaient pas à faire ce pronostic: le prix du baril de pétrole américain tomberait sous la barre des 40 dollars en raison d’une surabondance de l’offre. Ils ont finalement eu raison face à ceux qui, au contraire, escomptaient un redressement, amorcé au printemps. Cette surproduction s’est en effet confirmée avec le maintien inattendu de l’activité des producteurs américains de pétrole de schiste. Mais ce sont les lourdes inquiétudes sur la santé de l’économie chinoise qui ont accéléré la chute des cours depuis le début du mois de juillet. La demande progresse faiblement, notamment de la part de la Chine, deuxième économie mondiale et deuxième consommateur de brut avec quelque 10,6 millions de barils par jour (contre 5 millions en 2002), derrière les états-Unis. C’est pourtant elle qui, entre 2000 et 2014, avait absorbé en moyenne 40% du surplus de la production mondiale. Dans les prochaines semaines, la consommation va aussi se contracter en Amérique du Nord avec la fin des grandes transhumances automobiles et l’arrêt de nombreuses raffineries pour des opérations de maintenance. Il faut dire que la stratégie de guerre des prix et de protection de parts de marché des pétromonarchies du Golfe, adoptée en novembre 2014 par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), n’a pas payé. La production américaine s’est globalement maintenue autour de 9,5 millions de barils par jour, sur un total de 93 millions. Quant aux 2tats du golfe Persique, ils pompent toujours à des niveaux sans précédent, et l’OPEP extrait 32 millions de barils chaque jour, soit 2 millions de plus que le quota qu’elle s’est elle-même fixé. Mais jusqu’à quand l’Arabie saoudite pourra-t-elle soutenir cette guerre des prix? Elle a beau disposer d’importantes réserves de change (660 milliards de dollars à fin juin), elle a besoin d’un baril à 105 dollars pour équilibrer son budget, selon les spécialistes. Le royaume wahhabite n’y parvient pas actuellement – pas plus que les autres pétromonarchies – et devrait accuser un déficit de 150 milliards de dollars en 2015 (20% du PIB), selon le Fonds monétaire international. Car, contrairement à ses attentes, l’effondrement des prix ne s’est pas traduit, jusqu’à présent, par une relance de la demande de brut. Résultat: premier exportateur mondial, l’Arabie saoudite subit à nouveau de fortes pressions d’autres membres de l’OPEP, comme l’Algérie et l’Iran, encore plus affectés par la chute des prix de l’or noir. Ces derniers réclament plus ou moins ouvertement la tenue rapide d’une réunion de l’Opep avant le sommet ordinaire prévu le 4 décembre à Vienne, pour décider un resserrement des vannes et faire remonter les prix. Pour l’heure, Riyad semble vouloir temporiser encore quelques mois. Malgré que les prix de l’or noir se sont nettement repris, ces derniers jours, notamment depuis jeudi, ils ont gagné près de 18%, en cumul, entre lundi soir et vendredi soir, le baril de Brent s’échange à 50 dollars et le baril de référence WTI à près de 45 dollars, les inquiétudes sont toujours d’actualité surtout pour les pays producteurs comme l’Algérie qui ne cesse d’annoncer des mesures pour faire face à cette situation.

Ines B.

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