Dans «Parvana, une enfance en Afghanistan», en salles mercredi, l’héroïne est une petite fille de 11 ans qui s’efforce de faire vivre sa famille sous le régime des talibans, un sujet audacieux qui montre que le cinéma d’animation évolue, selon sa réalisatrice Nora Twomey.
Coproduit par l’actrice Angelina Jolie, nommé aux Oscars cette année et récompensé par le prix du jury et le prix du public au Festival d’animation d’Annecy, «Parvana, une enfance en Afghanistan» («The Breadwinner» en anglais), qui s’adresse notamment au jeune public, est tiré du livre jeunesse éponyme de la romancière canadienne Deborah Ellis. Le film suit Parvana, qui grandit à Kaboul sous le régime des talibans (1996-2001). Son père, écrivain public, est arrêté. Alors qu’il n’est pas possible de travailler ou d’acheter de la nourriture sans être accompagnée d’un homme, elle décide de se déguiser en garçon pour essayer d’aider sa famille et de sauver son père. «J’ai lu le roman et j’ai beaucoup aimé le personnage de Parvana (…). C’est vraiment une jeune enfant qui survit à des circonstances extraordinaires», a indiqué à l’AFP à Annecy la cinéaste irlandaise Nora Twomey, co-réalisatrice en 2009 de «Brendan et le secret de Kells», également nommé aux Oscars. Fable réaliste sur la libération des femmes et le pouvoir de l’imagination, «Parvana», qui parle aussi de «l’amour d’une petite fille pour son père et de sa relation avec lui et avec l’histoire et la culture afghanes», a été nourri de nombreuses recherches en Afghanistan. «La première chose que nous avons faite a été d’entrer en contact avec autant d’Afghans que possible, des personnes de religions et de cultures différentes», a expliqué Nora Twomey, soulignant que l’équipe du film s’est «nourrie de témoignages, essentiels pour savoir comment un homme se déplaçait dans un marché, sa gestuelle, appréhender l’aspect lumineux d’une matinée…» Pour la réalisatrice de 46 ans, le fait que l’animation aborde aujourd’hui ce type de sujets montre que «le cinéma gagne en maturité». «Les films abordent des sujets difficiles, les présentent à un public plus large, et le public commence à s’habituer à voir des films comme ça», a-t-elle ajouté. «L’animation change. Elle a commencé il y a plus d’un siècle comme un média expérimental. Elle a été beaucoup utilisée pour le babysitting, ce qui est très bien. Mais l’animation, c’est tellement plus que ça».